Comme nous l’annoncions précédemment, le taux très élevé d’échec au baccalauréat session 2016 à Mamou est perçu comme une honte aux yeux de plus d’un citoyen de la ville carrefour. Depuis l’affichage de ces résultats, chacun y va de son commentaire. Certains parents d’élèves n’hésitent d’ailleurs pas à porter un doit accusateur en direction des encadreurs et certains responsables éducatifs de la préfecture.
«Mon enfant a échoué au Bac, c’est triste, je suis fâché contre lui mais surtout contre la direction de son école, l’école Bambino Emaus, qui a retiré cent cinquante mille francs guinéens avec chaque parent d’élève pour un faux internat. C’est juste pour manger notre argent », s’insurge un parent d’élève très remonté.
Du coté des autorités éducatifs, les mots manquent pour justifier un tel échec. L’Inspecteur Régional de l’Education, Mamadi Sidibé, le Directeur Préfectoral de l’Education Bakary Kaba, le chef service des examens, Bachir Keira ainsi que le chef de la section pédagogique Kerlafa Mansaré, tous parlent de résultat de honte.
«Je suis à Mamou depuis 1979, c’est ma première grande déception par rapport aux résultats des examens nationaux. Avant les gens quittaient Conakry pour arracher le Bac à Mamou, et que cette année je n’ai même pas 20%, c’est une amertume pour moi en tant que représentant du système », regrette le DPE de Mamou avant de se défouler sur certains candidats qui, selon lui, refusent d’apprendre.
«Mon constat est que l’élève de Mamou est retardateur, l’élève de Mamou aiment trop le train de dix heure», poursuit Mamadi Sidibé tout en soutenant que le fait que certains professeurs chevronnés soit décédés ou retraités est aussi un facteur explicatif.
Dans le plus grand lycée de la commune urbaine, le lycée El Aboubacar Doukouré, sur un nombre de trois cent quatre vingt huit (388) candidats, seulement soixante neuf (69) ont pu se tirer d’affaire. Un résultat inimaginable pour le premier responsable de ce lycée qui n’a pas hésité à tancer ses candidats qui, selon lui, n’ont pas fourni d’effort.
«Les seuls responsables de cet échec sont les élèves eux même, ils ne prennent du sérieux qu’à un mois de l’examen or, le Bac se prépare dès le premier jour », tranche Ousmane Koita, au micro de mosaiqueguinee.com
De leur coté, certains candidats concernés par cet échec accusent plutôt des professeurs cupides, qui organisent des séances de révisions sempiternelles juste pour remplir leurs poches.
«Nous avons traité des sujets de Bac avec nos professeurs depuis l’ouverture, mais rien n’est venu», martèle Fatoumata Sow des larmes aux yeux
Alpha Mamoudou Barry, Mamou pour mosaiqueguinée.com