Condamné à deux (2) de prison avec sursis et au payement d’un million de francs guinéens vendredi dernier par le juge Manga Douba Sow, au Tribunal de Première Instance de Dixinn pour des extraits d’un discours qu’il a tenu le 07 août dernier, le député Ousmane Gaoual Diallo a de nouveau fait une prise de parole en public samedi 13 août 2016 à l’assemblée générale ordinaire de son parti, l’UFDG.
Devant des militants mobilisés comme il est de coutume à l’UFDG, des responsables du parti dont le leader Cellou Dalein Diallo, et en présence d’un éventail de chefs de formations politiques membres de l’opposition, notamment Aboubacar Sylla de l’UFC, Jean Marc Télliano du RDIG, et Mouctar Diallo des NFD, à qui d’ailleurs il a « détourné » le coeur de plusieurs militants qui voyaient ce dernier comme un possible héritier politique de Cellou, le député a d’abord rappelé que lors du réquisitoire du Procureur, au TPI de Dixinn devant lequel il comparaissait, ce dernier a exprimé la crainte qui était la sienne de le voir récidiver dans ses discours jugés peu honorables et parfois irresponsables. C’est ainsi que le bouillant Ousmane Gaoual affirme qu’il rassure ce procureur de ne pas prendre la parole désormais pour déraper.
Dans une logique de remerciement, Ousmane Gaoual a rendu grâce à toutes les structures de l’UFDG et à l’opposition. Parlant spécifiquement de Cellou Dalein Diallo, il a décrit gentiment ce dernier comme étant un homme qui partage la peine de ses militants en difficulté. « Cet homme nous a appris, et il l’a répété sur les médias, à l’UFDG, nous voulons que chaque homme soit responsable de ses actions. Il ne faut pas que les familles considèrent qu’elles sont menacées. Nous ne voulons apporter la violence nulle part », a-t-il déclaré comme pour regretter ses menaces contre les familles de Malick Sankon, Hady Barry et Bantama Sow, après avoir été formellement rappelé à l’ordre par Cellou Dalein Diallo.
Cette gratitude, qui laisse transparaitre une certaine subordination à El’hadj Cellou Dalein Diallo, beaucoup l’aperçoivent comme une hypocrisie, une action de communication dont la finalité est d’offrir un spectacle pour faire jaillir l’image d’un cadre rendu populaire mais toujours fidèle et loyal à son leader qui, il faut le rappeler, est foncièrement réfractaire aux voies dissonantes à l’interne, à tout ce qui peu lui porter ombrage. « Pour la lutte pour la démocratie, vous pouvez compter sur moi », avait pourtant lancé le jeune député lors de la précédente assemblée générale, à laquelle était absent Cellou Dalein Diallo, en mission du parti à l’époque.
Ousmane Gaoual, est donc conscient que pour la popularité incontestable qui est la sienne aujourd’hui à l’UFDG, il constitue sans doute une menace pour Cellou Dalein Diallo, et qu’il peu à cet effet, se permettre de rêver.
Il ne reste plus qu’une « déclaration de guerre » entre les deux. Et si elle était faite aujourd’hui, d’où qu’elle puisse venir, pour plusieurs raisons, Ousmane Gaoual aurait de fortes chances d’arracher le parti à Cellou Dalein Diallo. C’est peut être pour cette raison d’ailleurs que le bureau exécutif ne s’est pas réuni pour l’infliger une sanction à l’interne, comme ce fut le cas pour Bah Oury.
Thierno Amadou Camara