Depuis hier, jeudi 18 août 2016, la Direction Nationale des Impôts (DNI), et des délégations venues des trente trois préfectures du pays, sont réunies au Centre de Formation Professionnelle de Fria, autour des états généraux des impôts.
A l’occasion la cérémonie d’ouverture, le Ministre en charge du Budget, Mohamed Lamine Doumbouya, a dressé un tableau plutôt sombre de l’administration fiscale guinéenne, et exprimé son souhait que cette rencontre serve de point de départ pour une amélioration de la gouvernance fiscale dans le pays.
Peu avant la tenue de ces rencontres de Fria, selon le Ministre, une tournée a été effectuée dans dix huit préfectures. «Ce que nous avons constaté à travers cette tournée, vous me permettrez de les citer, c’est l’absence ou en tout cas l’insuffisance de la politique fiscale nationale que nous devrions tous redéfinir…
Nous avons aussi constaté la mauvaise gestion des ressources nationale, il y a eu des cas où certains cadres dans certaines préfectures, créent indument bien sûr, des comptes en dehors du compte unique du trésor et pour y domicilier les ressources. Normalement, ces assises doivent nous permettre de corriger ces états de fait».
Ce n’est pas tout, selon le ministre, qui en rajoute d’autres constats : « Nous avons constaté aussi que le fait que les taxes locales qui doivent revenir aux autorités locales n’étaient pas versée ou quant c’est versé, c’est versé de façon non transparente. Nous devons aussi travailler sur ça pour que ce qui revient effectivement aux autorités locales, puisse leur revenir pour leur permettre de développement localement.
Nous avons aussi constaté l’inexistence ou la faiblesse de notre système d’informations. Un faible niveau d’interconnexion entre nos services, l’information ne circulait pas. Nous avons aussi constaté l’absence ou la faible intégrité des répertoires des contribuables.
Le non respect aussi des pratiques des procédures en termes de recouvrement. Nous travaillons avec des contribuables, nous avons l’obligation de les respecter. Nous avons cette obligation aussi de savoir comment s’adresser à eux.
Nous avons constaté dans certaines région des vives tensions entre certains services et les populations plus précisément les opérateurs économiques».
Et d’ajouter : « Il y a une absence aussi d’une stratégie claire et de dispositions qui doivent contribuer à régler efficacement les contentieux. Autre élément aussi, c’est l’absence d’anticipation en termes de gestion de risque.
Il y a aussi le manque de responsabilité et de transparence, i y a des cas malheureusement où les ressources collectées ne remontent pas, ou les ressources collectées localement sont garder par derrière certains cadres ».
Le Ministre a surtout profité de cette occasion, pour rappeler aux responsables et autres agents de l’administration fiscale du pays, le rôle qui est le sien en ce moment de difficulté économique pour le pays. « Le nouveau défis auquel nous sommes confrontés actuellement, c’est d’aller vers une programmation triennale : le cadre budgétaire à moins terme et le cadre de dépense à moyen terme. Mais lorsqu’on se projette dans une programmation, il faut trouver des ressources pour financer cette programmation. Et c’est là où nous autres acteurs des services fiscaux, nous nous devons intervenir pour mobiliser, sécuriser, et mettre à la disposition de nos autorités les ressources nécessaires pour financer notre développement ».
Cette rencontre de Fria, le première du genre dans la gouvernance fiscale du pays, devrait prendre fin samedi, en présence du Premier ministre, chef du Gouvernement.
Thierno Amadou M’Bonet, de retour de Fria