Le débat sur le marché de l’assurance n’a pas encore livré tous ses secrets. C’est du moins ce que révèle la sortie médiatique cette semaine, de l’ancien secrétaire général de l’Association Professionnelle des Assureurs de Guinée (APAG), Ibrahima Keita.
Il est auteur d’un document intitulé » SOS pour le secteur de l’assurance en Guinée ». Il indexe dedans le Fonds de Garantie Automobile et le bureau national de la carte brune CEDEAO comme les goulots d’étranglement de ce mal qui garenne le marché de l’assurance.
Selon lui, ces deux organismes particuliers du secteur de l’assurance sont pris en otage par un réseau de cadres contre la volonté des assureurs et les intérêts des victimes d’accidents de la route, des assurés, et de l’Etat.
« On a l’impression que le FGA est créé pour servir des individus au détriment des victimes d’accidents, des assureurs et de l’Etat. Les responsables de ce fonds n’ont jamais fait en amont le travail de sensibilisation à la culture de l’assurance, aucune campagne de contrôle en rapport avec les services de sécurité pour garantir le respect de l’obligation d’assurance automobile. Pire, en aval, il n’existe aucunement, depuis la création du fonds, des rapports faisant état des prises en charge des victimes d’accidents alors qu’ils perçoivent de l’argent venant des sociétés d’assurance chaque moi pour cela », a-t-il martelé avec insistance.
Quant au bureau de la carte brune CEDEAO, qui est une extension de la garantie RC en assurance automobile sur l’espace CEDEAO, il dénonce des dysfonctionnements notoires. Il cite d’abord le rehaussement, selon lui, du prix de la carte brune de 25.000 à 100.000 francs guinéens, ce qui est contraire à la pratique constante et universelle en assurance consacrant la baisse du prix de l’assurance en fonction de l’augmentation de la masse des assurés. Second problème, selon ce cadre, c’est que l’Etat est privé de percevoir l’impôt sur ces 100.000GNF, causant une évasion fiscale avoisinant au moins 15 milliards annuel.
Le plus grave dans tous cela, mentionne M. Keita, est qu’il y a cumul de fonction dans la gestion des deux structures qui sont le FGA et du BN-CB CEDEAO. Le président est en même temps responsable d’une société d’assurance vie en lieu et place de celui d’une société d’assurance automobile.
Le Trésorier de ce bureau national de la carte brune CEDEAO serait en même temps le Directeur général du Fonds de Garantie Automobile. Et pleins d’autres dysfonctionnements et de déperdition de recettes.
Mamadou Oury DIALLO Mosaiqueguinee.com