C’est une salle et nauséabonde affaire qui vient lever toute équivoque sur l’existence de soi-disants paysans dont l’unique but est de se procurer de manière déloyale des sacs d’engrais subventionnés par l’Etat et de les revendre au prix d’or sur le marché noir. Le dernier cas en date, remonte à la mi août 2016 lorsque des inspecteurs de l’UGAF (Union Guinéenne Antifraude) déployés dans toute la région ont arraisonné plusieurs stocks d’engrais subventionnés en vente sur le marché parallèle.
C’est le cas du district de Djélibakoro, dans la sous-préfecture de Batè Nafadji. Dans ce village, les inspecteurs déguisés ont saisi 232 sacs d’engrais soit l’équivalent de 11,6 tonnes et interpellé cinq présumés trafiquants.
Une commission mixte composée de l’UGAF, de la police, du Président de District de Djélibakoro, du Maire et du sous-préfet de Batè Nafadji qui en a assuré la présidence, procède à la vente aux enchères des butins avant de se tailler une part importante dans la recette en argent liquide (8 510 000 GNF comme prime à la sécurité et l’autorité locale, 8 250 000 GNF versés à la mission de l’UGAF au titre de frais de mission notamment).
Pire, la commission accorde aux trafiquants une ristourne de 50 000GNF sur chaque sac d’engrais saisi. Au finish, l’affaire est classée motus et bouche cousue entre le sous-préfet Aboubacar KEITA et sa hiérarchie préfectorale à en croire à Aziz DIOP, le Préfet de Kankan qui a cherché dans la foulée à y voir clair avant de suspendre le sous-préfet pour malversation financière.
Selon de bonnes sources, la somme issue de la vente aux enchères (31 320 000 GNF) devrait être intégralement versée au trésor public au lieu d’être repartie entre membres de la commission mixte.
Mieux, certains trafiquants expropriés affirment avoir versé des pots de vin à Aboubacar KEITA qui leur aurait promis de négocier avec l’UGAF afin de libérer les produits trafiqués.
Des allégations balayées d’un revers de main par ce dernier sur les ondes d’une radio de la place, ajoutant qu’il est victime d’un harcèlement et d’un règlement de compte de la part de sa hiérarchie directe.
Mamadi CISSE, Correspondant Régional de mosaiqueguinée.com à Kankan