La date du 02 novembre, Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, passe inaperçue en Guinée. Pourtant, ce n’est pas parce que des crimes et autres menaces ne constituent pas des réalités douloureuses du journalisme guinéen. Un de nos reporters est allé à la rencontre de Nouhou Baldé, fondateur et administrateur général du site d’information Guineematin.com.
Des journalistes travaillant pour lui ont souvent fait l’objet de violences et continuent à recevoir des menaces. «Cette année nous pouvons dire Dieu merci parce qu’il y a eu moins de violence sur mon personnel contrairement à l’année dernière où nous avons subi plusieurs cas. En février 2015, Abdoulaye Oumou Sow a été victime de violence de la part d’un gendarme qui a été condamné par un tribunal mais dont la condamnation n’a jamais été appliquée. Il y a le Cas d’Ibrahima Sory Diallo qui a été victime à cosa ; il y a eu également le cas de Thierno Amadou Camara qui était avec nous ici et qui a été victime par deux fois : au siège du PUP et à Siguiri où il était parti pour un reportage. Si nous n’avons pas enregistré de violences cette année, nous subissons tout de même des menaces. Car il n’y a pas plus tard qu’hier, 1er novembre, notre correspondant à Boké, Mamadou Diouldé Diallo, nous faisait part de menaces qu’il subissait de la part du maire de Darra Magnaki, parce qu’il a révélé qu’une manifestation de la population locale demandant le départ dudit maire ainsi que deux de ses collaborateurs, a été enregistrée », nous a confié ce patron de presse.
Au cours de l’entretien, l’administrateur général de Guineematin a aussi plaidé pour une véritable célébration de cette journée dans notre pays. «Il serait bien que les organisations de presse acceptent de célébrer cette fête ici en Guinée. Qu’on essaye de nous retrouver pour ensemble faire le bilan, tirer les leçons de ce qu’on a subi et surtout entreprendre ce qu’il faut faire prochainement. Soit donner des conseils aux journalistes ou aux responsables des médias, ou bien déposer un rapport au niveau de l’Etat pour demander une meilleur protection des journalistes dans notre pays», souhaite Nouhou Baldé.
Pour une bonne pratique du journalisme dans notre pays, Nouhou Baldé demande à l’Etat d’appliquer les lois qui régissent l’exercice de ce métier. Aux journalistes, il demande de travailler dans la prudence et dans le professionnalisme.
Mamadou Sagnane