Un séisme politique outre-Atlantique, comme cela se produit rarement, qui, au-delà de son effet de surprise, n’en est pas moins un signal fort envoyé au reste du monde, et bien plus particulièrement à notre pays la Guinée. Mais plus encore à sa classe politique disqualifiée et à son establishment sclérosé et corrompu.
L’onde de choc n’est pas prête de s’arrêter, elle continue de traverser la planète entière qui reste encore groggy, babafiée, tétanisée, décontenancée. Presque tout le monde, à commencer par les premiers concernés, les américains eux-mêmes, en vient à y perdre son latin, tellement c’était inattendu, tellement c’était inimaginable, tellement le scénario était incroyable. Les instituts de sondage eux, sont sans mot, sonnés qu’ils sont. Rarement, ils ont été aussi désavoués, leur science malmenée, battue en brèche, au point que désormais se pose avec acuité la question de leur survie après ce ‘’Brexit puissance 3’’, comme l’a prédit, celui qui a réalisé cet exploit des plus fous de l’histoire politique du monde.
Le seul qui ne s’est pas loupé à propos, le seul qui ne s’est pas trompé, c’est bien lui Trump, qui y a cru jusqu’au bout, qui n’a jamais rien lâché, qui s’est battu presque seul contre tous, y compris l’establishment de son propre parti qui aurait bien préféré un autre candidat. Moqué, brocardé, raillé, vilipendé, peint sous toutes les coutures, comparé à tout, insulté, tout y passa, mais rien n’y fit !
Au final, c’est le destin de l’homme qui s’est accompli tout seul, mais plus, c’est tout un système de gouvernance qui a été rejeté. C’est en cela qu’il faille aller chercher les raisons, plus de la défaite de tata Hillary que de la victoire de tonton Trump. Oui, la victoire de Trump, sonne le glas de tout un establishment établi au bord du Potomac, devenu trop corrompu, n’incarnant plus le rêve américain, n’étant plus en phase avec l’Amérique profonde. Pour tout dire, cette victoire de Trump est l’expression du ressenti, du refoulement de frustrations, de déceptions, de désillusions longtemps contenues et qui ont fini par remonter à la surface, bref un vote sanction ! Le ton donné depuis les berges de la Tamise, l’électrochoc du Breixit britannique, semble se répandre au point de traverser la planète entière.
L’Afrique ne sera pas en reste de la tempête déclenchée. Le Mistral de la révolte des peuples, pointe à l’horizon, quand il se lèvera, il balayera tout sur son passage jusqu’à décorner les bœufs. Rien ni personne n’y résistera. Le tocsin est sonné, les peuples du monde, ont décidé de s’affranchir des fers des politiques dont ils sont trop soupés, des politiques qu’ils les ont longtemps menés en bateau, des politiques, à la fin, totalement décrédibilisés, disqualifiés, du fait de leurs escobarderies, du fait de leur duplicité sans fin. Le cas de la classe politique guinéenne, en est l’illustration la plus aboutie, la plus dramatique. Son arrière-garde, aujourd’hui, bien qu’atteinte de sclérose, en décrépitude, n’incarnant plus la soif de changement de populations qui ont fini par déchanter, fait du surplace et continue de croire qu’elle reste toujours l’alternative crédible à l’horizon 2020. Erreur ! Oui, erreur dans les grandes largeurs ! Pour tout vous dire, il n’y a plus qu’un petit, un infime lot de leaders de cette classe politique, qui gardent encore un chouia de crédibilité, tout le reste s’étant avili d’une manière ou d’une autre.
Et comme pour ne rien arranger, comme pour porter l’estocade à cette classe politique en déconfiture, l’accord de tous les désaccords, de toutes les déchirures, est tombé sur leurs têtes comme la pauvreté sur le monde. Je parie donc que ce n’est pas elle, cette classe politique, cette élite politique en déclin, qui incarnera l’avenir de la Guinée en 2020, un effet et un scénario Trump, sont bien à envisager.
C’est l’horizon de toutes les incertitudes, de toutes les surprises, mais aussi celui de la tombe blanche de cette même élite démanchée, déconfite !