En marge de sa visite d’Etat en France, le Président guinéen a accordé des interviews aux médias de ce pays. La question d’un troisième mandat a été au cœur de la plupart de ses entretiens avec ces journalistes.
Alpha Condé ne fléchit point , les réponses sont les mêmes depuis l’amorce de son deuxième mandat. Le patron de l’exécutif guinéen, toujours très ambigu , renvoie de nouveau la question à une supposée volonté du peuple.
«Arrêtons avec cette vision dogmatique de savoir si la bonne chose est un, deux ou trois mandats. Ça dépend de chaque pays et de la volonté de son peuple. Nous ne voulons plus que l’Occident nous dicte ce que nous devons faire. Les pays développés, on ne leur pose pas la question ! Est-ce qu’on pose la question à Singapour par exemple [le Premier ministre est dans son troisième mandat] ? Je n’ai pas à répondre. Ce n’est ni aux journalistes ni aux puissances extérieures de décider.
Pour le moment, j’ai un programme de développement et je me bats pour l’appliquer. Ma préoccupation n’est pas le nombre de mandats. C’est un débat qu’on nous a imposé. Marx a dit que l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle est capable de résoudre. Le mien, c’est comment changer les conditions de vie des Guinéens, et avant tout des jeunes », a répondu à nos confrères de libération Alpha Condé.
Ce flou qu’entretient Alpha Condé sur son éventuel troisième mandat, qui passerait forcément par un tripatouillage de la constitution, commence à être préoccupant aussi bien pour ses opposants que pour des simples citoyens de son camp ou d’ailleurs mais qui ont pour souci le respect de la légalité constitutionnelle.
Des actions menées par le Président encouragées à l’intérieur du pays par des «opportunistes» sans vergogne, pourraient donner à réfléchir sur les ambitions ou la boulimie du pouvoir qui anime celui qui revendique des décennies de combats pour l’instauration de la démocratie en Guinée.
ML Cissé