En visite officielle en France, le Président guinéen, Alpha Condé, au cours d’un entretien accordé à nos confrères de «Libération», s’est prononcé sur l’éventualité d’un troisième mandat pour lui à la tête de la Guinée.
«Arrêtons avec cette vision dogmatique de savoir si la bonne chose est un, deux ou trois mandats. Ça dépend de chaque pays et de la volonté de son peuple. Nous ne voulons plus que l’Occident nous dicte ce que nous devons faire. Les pays développés, on ne leur pose pas la question ! Est-ce qu’on pose la question à Singapour par exemple [le Premier ministre est dans son troisième mandat] ? Je n’ai pas à répondre. Ce n’est ni aux journalistes ni aux puissances extérieures de décider », peut-on lire dans les colonnes du journal français, qui rapporte des propos du Président Guinéen.
A Conakry, le responsable de communication du Bloc Libéral (BL), Aliou Bah, joint au téléphone par la rédaction de Mosaiqueguinee.Com, n’a pas caché ses sentiments.
«Je crois que le Président de la République n’entretient plus l’ambiguïté, c’est devenu un message clair malgré qu’il a la prétention de dire qu’il ne veut pas se prononcer (sur la question Ndlr). Pour qui sait lire entre les lignes, doit comprendre impérativement que le manque de clarté et l’usage d’un langage subtile comme il est en train de le faire, doivent permettre aux Guinéens de tirer la conclusion qu’effectivement, il (Alpha Condé Ndlr) a les tentations de vouloir rester au-delà de ce que la constitution lui permet», dit-il.
«Je crois que la constitution est claire et que les Guinéens ne sont pas prêt à accepter l’instauration d’une autre dictature et c’est maintenant qu’il faut savoir interpréter les choses telles qu’elles sont, lire entre les lignes et prendre les dispositions qui s’imposent pour ne pas que la constitution soit violée dans ses articles qui sont relatifs au nombre de mandat», martèle Aliou Bah.
Alhassane Djigué