Les organisations de la société civile dans leur grande majorité, si l’on se fie à ce qu’elles disent publiquement qualifient la destitution de Bakary Fofana de nulle et de nul effet. Certains acteurs vont même jusqu’à appeler le Chef de l’Etat à dissoudre toute l’équipe si les frondeurs persistent dans leur démarche.
La destitution de Bakary Fofana pourrait s’averer pas moins qu’un petit putsch. Selon les explications fournies par un juriste contacté, les deux tiers (2/3) des commissaires de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), peuvent bien être à l’origine d’une plénière. Bakary Fofana l’avait reconnu dans la déclaration qu’il avait faite à quelques heures de sa destitution. C’était à l’hôtel Mariador, devant des dizaines de journalistes.
Mais dans ce cas, explique-t-on, les concernés saisissent le Président de l’Institution à travers une procédure prévue par la loi qui régit la CENI (L016). Sauf que pour le cas présent, le flou est encore persistant autour du respect de cette procédure par les commissaires frondeurs.
Quoiqu’il arrive, il faut dire que les frondeurs qui sont à l’origine de cette crise, qui sont accusés de mener un combat purement égoïste en se faisant passer pour des sains alors que certains d’entre eux seraient trempés dans des affaires louches, n’auront pas réussi à embarquer tous les autres commissaires dans leur aventure suicidaire, parce que pouvant faciliter la tâche au Président de la République s’il a l’envie de renvoyer toute cette équipe pour dysfonctionnement.
Parmi ceux qui ont pu se démarquer jusqu’à présent par leur sens du respect de la légalité, figure la commissaire Hadja Ramatoulaye Bah.
Contrairement à ce qui s’est dit après le vote, elle n’est pas cette seule personne qui avait voté pour le maintien de Bakary. Elle n’aurait même pas pris part à la plénière dont la légalité est jusque-là objet de controverses.
Rappelons d’ailleurs que son nom et sa signature avaient été injustement utilisés contre Bakary Fofana dans le cadre de cette fronde, sans son consentement. Lorsqu’elle a été mise au courant de cette usurpation dont l’objectif était de gonfler le nombre, elle n’a pas tardé à indiquer publiquement qu’elle n’était pas du tout mêlée à cette affaire, fustigeant la tournure anti-républicaine et égoïste qu’avait prise la fronde.
Ancienne membre de l’administration américaine et ex-ministre en charge des PME en Guinée, Hadja Ramatoulaye Bah a toujours brillé par sa rigueur et son attachement au respect de la loi. C’est d’ailleurs ce caractère qui a été à l’origine de la distance qu’on observe aujourd’hui entre le PGRP, formation politique dirigée par son mari, et l’UFDG.
Thierno Amadou M’Bonet Camara