Les principaux sujets qui font l’actualité politique ces derniers temps, à savoir la crise à la CENI, la nouvelle alliance politique composée de membres de l’opposition républicaine, et l’adoption du nouveau règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, sont les points débattus avec le président du Mouvement des Patriotes pour le Développement (MPD), dans un entretien accordé à la rédaction de Mosaiqueguinee.com.
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Sur le Front pour l’Alternance Démocratique (FAD), composé d’anciens «alliés» de l’UFDG
La situation de l’UFDG se complique, nous assistons ces derniers temps à la déliquescence du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo, la déconfiture du principal parti d’opposition j’allais dire. Il y a eu d’abord une guéguerre fratricide entre Bah Oury et l’UFDG, donc nous assistons de ce point de vue, à un morcellement de l’électorat de ce parti qui composait un bloc compact, qui partageait les idéaux de Cellou et de son parti. Ensuite, nous assistons à la démission de M. Aboubacar Soumah, qui a créé son propre parti et qui, quoi qu’on dise, était avec ses hommes au sein de l’UFDG. C’est une situation qui n’est pas favorable à un parti qui aspire diriger ce pays, c’est un signe précurseur grave, malheureux et dangereux pour le parti.
Maintenant on voit des partis alliés, le RDIG, l’UFC et les NFD sceller une nouvelle alliance. Aujourd’hui on a l’impression que M. Cellou Dalein est solitaire. On dit souvent qu’un seul doigt ne peut pas laver tout le visage. Cette banalisation finira par affaiblir davantage l’UFDG. Je pense que c’est à eux de revoir leur stratégie car aujourd’hui, je pense que c’est la descente aux enfers, c’est compliqué. Je ne sais pas s’ils (les responsables du parti ndlr) tirent les leçons de tout ça. Si les élections se passent actuellement avec tout ça, je parie qu’ils perdront beaucoup de voix et de communes.
L’adoption du nouveau règlement intérieur de l’Assemblée Nationale
Je pense que c’est tout à fait compréhensible pour un acteur politique comme moi, de savoir que les députés réclament certains avantages qui cadrent avec leur statut et qui portent sur l’image de leur représentativité en tant que dignes représentants du peuple souverain de Guinée.
Les députés guinéens sont parmi les moins traités dans la sous-région, c’est une réalité. Il est donc important que nous soyons quand même tendres par rapport à ces réclamations et que l’on comprenne que c’est une manière de demander les conditions favorables à la production d’un meilleur résultat.
Cas de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI)
La CENI, comme nous le savons tous, est une institution républicaine chargée de l’organisation des élections dans notre pays. Sur ce qui vient de se passer là-bas, je pense que je ne peux pas avoir un regard contraire à un dynamisme démocratique. Le principe fondamental qui caractérise la démocratie c’est le principe de la majorité.
Puisque la majorité des commissaires ont décidé de changer de président en organisant une plénière extraordinaire à l’issue de laquelle il y a eu l’élection d’un nouveau président, en tant que démocrate, je respecte cette situation dans la mesure où n’importe quelle Institution est soumise à la loi de la majorité. Donc cela révèle la vitalité démocratique dans notre pays, au sein de nos institutions. Ceci est quelque chose à saluer et à encourager.
Si la majorité des commissaires de la CENI ont décidé de passer à une plénière extraordinaire et d’organiser une élection, pour enlever Bakary Fofana parce qu’ils ont estimé qu’il constituait un frein pour le bon fonctionnement de la CENI, nous ne pouvons qu’observer et dire que ce qui se passe au sein de l’institution électorale est la cuisine interne de ladite institution. En tant que guinéens, ce que nous souhaitons et exigeons, c’est que la CENI soit opérationnelle, fonctionnelle au bénéfice de la Guinée et des Guinéens.
Entretien réalisé par Alhassane Djigué