Sérieusement mis en cause dans la gestion des fonds saoudiens devant servir à la rénovation de la grande mosquée Faycal, le ministre conseiller diplomatique du chef de l’Etat était face à la presse ce samedi.
Koutoubou Moustapha Sano se dit victime d’accusations mensongères de la part de ceux qu’il appelle ses détracteurs. Parlant de cupidité et de corruption, l’ancien ministre de la Coopération internationale affirme que nos autorités religieuses y compris le premier imam pour qui il dit avoir du respect, se laissent manipuler.
Alors que le premier Imam revendique la paternité d’une promesse du prince saoudien de rénover la mosquée, à l’occasion d’une visite à Conakry, en remettant à ce dernier une requête dans ce sens, Koutoubou Moustapha Sano dément cette information. «A la sortie de cette visite, le prince m’a dit on va vous donner cinq (5) millions de dollars que vous allez utiliser pour la rénovation et la construction de deux immeubles pour avoir des recettes pour l’entretien de la mosquée. J’ai entendu dire que les autorités religieuses ont écrit au prince, c’est faux. Ils ne connaissent même pas le prince, le prince c’est un ami», dira-t-il.
Selon le premier imam, qui citait les causes du blocage selon lui du projet de rénovation de la mosquée, Moustapha Sano aurait demandé aux autorités saoudiens d’annuler un appel d’offres. L’intéressé nie catégoriquement et indique que nulle part il n’a demandé aux saoudiens de bloquer le financement de la rénovation de cette mosquée.
Alors que c’est seulement 5 millions de dollars que le prince avait promis de donner pour rénover la mosquée et construire deux immeubles dont les frais de location allaient servir à l’entretien de la maison de Dieu, selon Koutoubou, des personnes ont fait faire une étude pour demander ensuite aux saoudiens de donner 8 millions seulement pour rénover la mosquée. «Un partenaire vous promet une enveloppe de 5 millions pour la rénovation de la mosquée et la construction de deux immeubles, vous envoyez au même partenaire un devis de 8 millions seulement pour la rénovation», dit-il. Selon lui, s’il y a blocage dans ce projet de rénovation de la mosquée, il ne serait dû qu’à cela.
Dans sa sortie médiatique, le premier imam avait aussi évoqué le chapitre marocain de ce scandale. Quelques semaines après une visite du Roi Mohamed VI, une entreprise marocaine, a été aperçue sur le toit de la mosquée. Lors de son passage, le roi aurait annoncé une enveloppe financière pour aider à rénover la mosquée.
S’estimant écartées de la gestion de cet autre financement, les autorités de la mosquée auraient demandé à cette entreprise marocaine de pilier bagage. Là encore, l’on soupçonnait Koutoubou de gérer seul le prétendu financement marocain et la venue de cette entreprise.
« C’est le roi Mohamed XI qui avait fait venir cette entreprise qu’ils ont chassée. Cela a même failli de peu nous causer un incident diplomatique. Je n’en savais rien, je ne me suis mêlé que lorsque cela a failli de peu créer un incident diplomatique entre la Guinée et le Maroc. L’Ambassadeur m’avait appelé à l’époque pour m’en parler », se défend Koutoubou.
Selon lui, cette entreprise n’a été en contact qu’avec les affaires religieuses, et non avec lui, ministre de la Coopération Internationale à l’époque.
Au cours de cette conférence de presse, Koutoubou Moustapha Sano a annoncé l’arrivée très prochaine d’une délégation saoudienne. L’objectif sera de permettre de relancer le processus afin que les travaux de rénovation de la mosquée.
Aussi, Koutoubou s’est interrogé à son tour ur un montant de 2 milliards de francs guinéens, accordé à l’administration de la mosquée pour l’entretien. Il a appelé à un audit pour en savoir davantage.
Thierno Amadou M’bonet Camara