La publication de l’indice de gouvernance des ressources naturelles il y a plus d’un mois, classant la Guinée parmi les pays médiocres, avait irrité la colère des autorités guinéennes, qui brandissent plusieurs reformes opérées ces dernières années dans la gestion des mines. Ce rapport, pour rappel, qui couvre la période 2015-2016, attribue à la Guinée la note de 30 points sur 100 et la classe 63ème sur 89 pays évalués et 20ème sur 31 pays d’Afrique sub-saharienne concernés par ladite évaluation.
Après une conférence de presse au cours de laquelle les départements ministériels concernés ont donné leurs versions des faits, et demandé à Natural Ressource Governement Institute (NRGI), qui a fait cette étude, de revoir sa copie, une rencontre d’échanges a eu lieu ce mardi entre eux et des experts de ladite ONG.
«Nous avons estimé qu’il y a beaucoup de choses qui sont dites dans ce rapport , mais qui ne sont pas justes. Aujourd’hui, ils sont venus et nous sommes en train de voir ensemble les questions dans un ensemble de questionnaires classés suivant les domaines d’intervention dans le secteur minier. Nous venons de parcourir la partie octroi des licences. Il ressort qu’il y a beaucoup de choses qui relèvent d’un manque d’information de cette ONG. Par exemple en ce qui concerne l’octroi des titres, la nouvelle procédure cadastrale est même beaucoup plus en avance que les questions posées par cette ONG. Ceux qui sont venus aujourd’hui, certes ils n’ont pas le mandat de changer quelque chose mais ils ont avoué qu’ils ont compris des choses qu’ils n’avaient pas comprises avant, c’est cela qu’on recherchait», a déclaré Saadou Nimaga, Secrétaire Général du ministère des Mines et de la Géologie.
«L’institut pour lequel je travaille a publié un indice sur la gouvernance mondiale des ressources naturelles, qui essaie d’évaluer le niveau des règles et pratiques qui existent en termes de transparente et de redevabilité dans le secteur minier pour le cas de la Guinée, pétrolier et gazier pour d’autres pays. L’opportunité qu’on a aujourd’hui, c’est de rencontrer des experts des ministres des Mines, de l’Environnement et du Budget pour discuter du score qui a été attribué à la Guinée, des questions qui justifient ce score. Et, dans le cas où des erreurs auraient pu être commises, ce qui est toujours le cas avec un projet de cette taille, qu’on puisse rectifier ces erreurs et emmener le score au niveau des performance de la Guinée», a déclaré l’un des experts venus discuter avec la partie guinéenne.
Selon lui, les ministères des Mines et du Budget ont réalisé des reformes dont certaines n’ont vu le jour que très récemment. Celles-ci, dit-il, n’ont pas forcement été prises en compte dans l’indice au moment où il a été réalisé.
A noter que, selon ce même expert, interrogé par notre rédaction, suite à l’un des précédents rapports, le Mexique avait emprunté la même démarche que la Guinée. En fin de compte, le pays avait obtenu gain de cause en voyant son classement s’améliorer. Avec les évidences fournies par l’administration minière, la Guinée aussi pourrait voir son score amélioré.
Thierno Amadou M’Bonet Camara