Face à plusieurs journalistes de médias différents ce dimanche dans les locaux de Mosaiqueguinee.com, Bah Oury a touché à l’essentiel des sujets qui font l’actualité. Au-delà des manifestations de l’opposition républicaine et l’affaire du 28 septembre, il a été aussi question entre autres, du discours jugé ethnique de Chérif Bah et la sortie de la coordination Hali Poular par rapport au deguerpissement des populations de Démoudoula.
De la mort par accident d’un militant lors de la marche du 02 août 2017
Selon notre interlocuteur, « si l’on approfondit les enquêtes dans le cadre d’un véritable état de droit, soucieux de l’intérêt des citoyens, leur service d’organisation est mis en cause. Parce que lorsque vous organisez une manifestation, vous devez vous rassurer de pouvoir assurer la protection de tous ceux qui manifestent ».
Le procureur de la République, indique Bah Oury, devrait se saisir immédiatement de l’affaire pour mener des enquêtes et situer les responsabilités.
Des manifestations de l’opposition républicaine…
« La plupart des revendications qui ont été exhibées, proclamées sur la scène publique, n’ont rien à voir avec les aspirations propres de ceux qui ont été amenés à manifester… Ce n’est pas les élections qui les motivent, parce qu’il faut faire une distinction entre le théâtre qu’on présente au public et les coulisses qui reflètent la vraie réalité des choses. Cellou Dalein a des problèmes judiciaires extrêmement graves aujourd’hui. Et pour masquer la scène, il est en train de s’agiter à gauche et à droite. Si ce n’était que pour le processus électoral, il y a un timing et une logique qui sont en train d’être suivis… », a déclaré Bah Oury.
Evoquant point par point, les revendications actuelles de l’opposition républicaine, Bah Oury relève des aspects inconstitutionnels dans l’accord du 12 octobre. Puis, il dénonce le fait que ledit accord, qu’il qualifie toujours d’arrangement, n’ait pris en compte que les victimes de 2013 dans son volet indemnisation. « Il est inadmissible qu’on puisse faire une discrimination entre différentes victimes de faits politiques. Vous ne pouvez pas parler seulement de victimes de 2013 et oublier les autres victimes », défend Bah Oury. « Je ne suis pas contre les victimes de 2013, mais lorsque vous êtes responsables, lorsque vous incarnez l’Etat, vous devez traiter les cas dans les mêmes dispositions d’équité pour tout le monde », ajoute-t-il.
Rappelant la marche d’août 2016 pour expliquer que toutes ces manifestations, selon lui, ne sont qu’un chantage, Bah Oury indique que celle-ci avait permis à Cellou Dalein Diallo d’obtenir des avantages comme le statut de chef de file de l’opposition et les cinq milliards comme budget.
Du départ de poids lourds de l’opposition républicaine
Pour Bah Oury, le départ de Sila Bah (PGRP), Mouctar Diallo (NFD), Aboubacar Sylla (UFC) et Jean Marc Telliano (RDIG), de l’opposition républicaine pour créer le Front pour l’Alternance Démocratique (FAD), doit amener à se poser des questions.
« Pourquoi ceux qui étaient avec lui hier et avant hier ont préféré s’éloigner en créant le FAD ? Ceux qui sont autour de lui, qui sont-ils ? Est-ce qu’il y a des motivations politiques profondes? Est ce qu’il y a des revendications démocratiques majeures qui font agiter ce petit monde ? Moi je crois que ça manque de sérieux et de responsabilité. Ceux qui ont été des militants pour une réelle démocratisation dans ce pays, pour un changement en profondeur, ne peuvent pas s’associer à ce cinéma qui n’a pas tellement de portée pour l’avenir », a confié notre invité.
A suivre…
Thierno Amadou M’Bonet Camara