L’inauguration d’un centre de santé à Banankoro, parait tellement ordinaire pour une certaine opinion qui a du mal à comprendre que cela puisse être la raison annoncée pour justifier la visite du Président de la République dans cette sous-préfecture.
Alpha Condé avait besoin de ce contact avec les populations de cette zone principalement, non pas à cause des dernières manifestations organisées par Cellou Dalein Diallo et le reste de l’opposition, des manifestations, il faut le rappeler, qui ont refoulé du monde dans les rues exiguës de la capitale Conakry, mais c’est plutôt à cause des nouvelles pas très rassurantes venant dans cette direction, un des fiefs historiques de son parti.
Depuis un certain temps, des ressortissants de Banankoro, publiaient des images des routes moyenâgeuses pour des fins de rappel déguisé à un Président, qui leur a pourtant promis, alors opposant, une autre image de leur réseau routier, de leurs écoles, de l’accès aux soins de santé, bref de leur cadre de vie, qui est resté, hélas le même.
Sept ans après l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé, qu’ils ont tant adulé et plébiscité, les populations de Banankoro et de son chef-lieu Kerouané, de toute la préfecture tout court, qui ont souffert le martyr à cause de leurs positions politiques à l’époque des tristes périodes d’oppressions qu’elles ont subies sous l’effet du zèle insolent des affidés du pouvoir d’alors, comme Boumera Condé, aujourd’hui ministre de la République, ces populations s’estiment narguées par ce régime infesté par des nouveaux alliés aux prétentions opportunistes, dangereuses, juge-t-on.
Ces sérieux rappels d’une promesse électorale, qui s’expriment à travers des images choquantes sur les réseaux sociaux, des routes d’une préfecture qui, d’après les observateurs, méritent mieux à cause de son choix politique et de son apport à l’économie nationale, les populations de la localité ne croient plus à rien venant de Sékoutoureya.
A chaque visite des missionnaires du pouvoir dans la zone, une sirène de nouvelles promesses, qui bourdonnent dans les oreilles des populations qui ont le vent en poupe parce que ne croyant plus à ces rengaines expectatives au crépuscule d’un règne.
D’où la nécessité pour le grand chef de se déplacer pour un évènement qui n’en vaut pas la peine dans le but de s’engager à nouveau.
Les Banankorokas et ceux de toutes les autres zones, qui sont des grands fiefs, qui s’impatientent de la réalisation d’une once des promesses électorales, à défaut, refuser d’être un bétail électoral.
ML Cissé