Malgré le changement survenu à sa tête, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), n’a pas fini avec les divisions internes. Le 23 octobre, deux Commissaires de l’institution ont séparément dénoncé des pratiques attribuées au nouveau président de l’institution électorale, Me Salifou Kébé.
La première, Hadja Ramatoulaye Bah, a dénoncé une décision, selon elle, du président de la CENI, de céder à la pression de l’UFDG qui a demandé qu’elle soit dessaisie de la gestion des démembrements de Pita et de Dalaba.
Le second, Charles André Soumah, Directeur adjoint du département Communication, n’aurait pas digéré la nomination de Bokar Biro Samoura, nouvellement venu, au poste Directeur du département Communication. Dans une déclaration rendue publique, il a utilisé des mots forts pour dénoncer la gestion de la CENI par Me Salif Kébé.
François Bourouno, le responsable de la communication du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), qui ne cesse de demander la mise en place d’une CENI technique, s’est défoulé sur l’organe en charge des élections en République de Guinée.
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«En réalité, il n’y a pas eu de réforme au niveau de la CENI, c’est juste une personne qui a été remplacée par une autre, mais l’équipe reste quand-même. Les habitudes restent les mêmes.
Ils ont initié la rencontre avec des partis politiques, mais ils ont sélectionné les partis à rencontrer selon leur goût. Il y a des partis qui sont sur leur liste noire dont le PEDN. C’est pour vous dire que c’est une CENI qui est en train de fonctionner d’une façon plus grave que lorsque Bakary était là.
Ils ont adopté un chronogramme sur la base de beaucoup d’incohérences par rapport même au code électoral. Avec cette CENI, je pense qu’il n’y a pas lieu d’espérer pour l’obtention d’un processus électoral transparent. Il y a une soumission qui ne dit pas son nom suite aux injonctions de certains partis politiques et je crois que le moment venu, nous nous ferons entendre.
Nous voulons une CENI réformée par ses textes, par sa forme et par le fond. Il faut une CENI technique avec un sous-dosage de représentants des partis politiques.
Ces commissaires sont les hommes. Lorsque Bakary était à la tête, ils se partageaient de l’argent. Ce sont les mêmes qui partaient dans les médias pour le défendre. C’est lorsque l’argent n’était plus partagé, qu’il y a eu des commissions qui se sont soulevées. Aujourd’hui encore on comprend que tout ce qui se passe là-bas, ce n’est pas une question liée au respect des règles, mais c’est un problème d’argent. Ils ne sont là que pour défendre leur intérêt».
Mamadou Sagnan