J’encourage toute forme de témoignage, quelle que soit sa provenance. A condition que la démarche soit motivée par le seul devoir de contribuer à la manifestation de la vérité en toute objectivité.
Malheureusement, cette sortie médiatique d’Amadou Damaro Camara après la mort du général Ousmane Sow, s’inscrit dans une logique de lâcheté et d’irresponsabilité manifeste. Je le cite: ‘’le général Ousmane Sow du CMRN est celui qui a personnellement supervisé les exécutions de 22 dignitaires du régime de Sékou Touré, à Kindia en 1985 « . Fin de citation.
En effet, Damaro Camara a eu plus de 30 ans pour parler de cette page sombre de notre histoire et être en face de celui qu’il accuse aujourd’hui. Mais il attend juste une semaine après sa mort pour le charger. Au lieu de nous expliquer comment il fut le seul à être épargné parmi les compagnons du feu Colonel Diarra Traoré en 1985, il se plaît dans cette posture honteuse et ce manque de courage qui vise à attendre la disparition des acteurs pour paraître comme un témoin crédible de l’histoire.
La vérité sort de la contradiction. Sinon tout le monde sait qu’il y a eu de la répression, de la torture et des exécutions extrajudiciaires. Du PDG au RPG en passant par le régime du PUP et les deux transitions militaires ( CMRN et CNDD). D’une manière ou d’une autre, tous ces cas sont le fait de notre traditionnelle violence d’État et par les hommes qui étaient et qui sont actuellement à des positions de responsabilité ( Le régime actuel a déjà sont lourd bilan macabre).
Je précise toutefois qu’AUCUN des présumés coupables ne mérite d’être blanchi ou soutenu à priori, car seule la justice peut et doit établir les responsabilités pour prononcer éventuellement des sanctions. Qu’est ce que Damaro Camara dira alors de Facinet Touré après sa mort ? Pourquoi n’a-t-il pas le courage de parler du rôle joué par le général Lansana Conté qui dirigeait le CMRN ?
Choisir ainsi d’instrumentaliser l’histoire en étant malhonnêtement sélectif, est déshonorant pour soi et dangereux pour la paix sociale. Bien que cette façon de présenter notre histoire politique soit récurrente depuis le premier régime, cela ne doit pas justifier que ça se pérennise. D’ailleurs, Jean-Marie Doré ne disait-il pas en public avec fierté et arrogance qu’il connaît ceux qui ont monté l’histoire de <<l’empoisonnement de= » » l’eau= » »>> au palais du peuple entre les deux tours des présidentielles de 2010 ? </l’empoisonnement>
Qu’est ce qui a été fait par la justice ou les activistes des droits de l’homme pour le contraindre à livrer sa part de vérité avant de mourir puisque ce montage ethno-stratégique a coûté la vie à des guinéens et traumatisé plusieurs familles ?
Enfin si nous voulons arrêter ce cycle honteux de violence, de peur, de malhonnêteté et d’irresponsabilité, il est important que chacun ait le courage de se regarder dans un miroir pour s’évaluer et savoir qu’il doit agir dans le seul intérêt de la REPUBLIQUE. Les faits sont têtus et l’histoire ne ment pas, malgré les vociférations des menteurs. Il faut que ça s’arrête !
Aliou BAH Directeur de com du BL