NOUS, PARTICIPANTS à l’Assemblée Générale du Forum de Dialogue Social Tripartite de la CEDEAO ;
REUNIS à Conakry du 25 au 27 octobre 2017 ;
CONSCIENTS de notre mission de promouvoir le Dialogue Social national et régional afin de prévenir et de minimiser les conflits sociaux au niveau des Etats membres et au niveau régional, de favoriser la paix et la stabilité sociale, ainsi que de contribuer à stimuler le développement socio-économique et l’intégration sociale régionale ;
CONSCIENTS également du fait que le Dialogue social au sein de la CEDEAO constitue une nécessité pouvant contribuer à dégager une vision globale partagée et cohérente des actions sur des questions d’ordre économique et social et faciliterait l’adhésion des partenaires sociaux aux décisions prises ;
CONSCIENTS enfin que les activités du Forum du Dialogue Social Tripartite de la CEDEAO s’inscrivent dans la Vision 2020 de la CEDEAO, celle de promouvoir la transformation de la CEDEAO des Etats à la CEDEAO des peuples ;
INTERPELLES par la situation de vulnérabilité des travailleurs migrants et les membres de leur famille dans la région, ainsi que l’impérieuse nécessité de rendre effective l’application de leurs droits par l’adoption d’un certain nombre de mesures législatives et administratives pour mieux assurer l’applicabilité des lois du travail y compris celle des conventions adoptées par la communauté internationale pour une protection appropriée ;
INTERPELLES aussi par le chômage, la vulnérabilité des jeunes et des femmes qui, au désespoir, sont tentés par la migration clandestine au point de mettre en péril leurs vies et par le nombre de plus en plus grandissant de ceux qui basculent dans l’extrême pauvreté ;
APPELLONS la CEDEAO et ses Etats membres à tenir en compte l’ampleur du phénomène migratoire et de veiller à la mise en application des instruments pertinents élaborés sous les auspices de l’Organisation internationale du Travail (OIT), particulièrement les conventions N°97 concernant les travailleurs migrants et N°143 concernant les migrations dans les conditions abusives et la promotion de l’égalité des chances et de traitement des travailleurs migrants ;
NOTANT l’existence de cadres juridiques et institutionnels à travers les organes de consultation et de dialogue social dans les différents Etats membres de la CEDEAO et l’importance du rôle du dialogue social comme mécanisme de gestion des conséquences sociales des politiques économiques et monétaires ainsi que de prévention des conflits sociaux aux niveaux national et régional ;
NOTANT également que l’opérationnalisation de la Convention Générale de la Sécurité Sociale de la CEDEAO contribuerait à renforcer la protection des droits des travailleurs migrants ;
NOTANT enfin que l’harmonisation des législations de travail est une action importante dans le cadre de la mobilité dans l’espace CEDEAO ;
CONVAINCUS que la mise en œuvre du Pacte Mondial pour l’Emploi adopté par l’OIT en juin 2009,le Programme Régional du Travail Décent ainsi que les PPTD peuvent remédier à l’impact des différentes crises financières et économiques internationales et ainsi offrir l’opportunité de proposer une base concertée sur laquelle pourront s’asseoir des politiques destinées à soutenir une reprise économique, créatrice d’emplois décents et productifs ;
RECONNAISSANT la pertinence de l’initiative d’organiser l’Assemblée générale du Forum du Dialogue Social tripartite de la CEDEAO de Conakry et appréciant les thèmes proposés par la Commission de la CEDEAO à leur réflexion.
RECONNAISSANT également la valeur et l’importance du Dialogue social dans la définition, la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de toutes politiques et stratégies de développement économique et social ;
EN CONSEQUENCE
NOUS REAFFIRMONS notre adhésion aux principes, aux engagements et recommandations issus de la présente Assemblée générale;
NOUS REAFFIRMONS la nécessité de renforcer la concertation tripartite et les cadres de consultation et de dialogue dans nos Etats respectifs;
NOUS NOUS ENGAGEONS à susciter auprès de la Commission de la CEDEAO plus d’engagement, plus de soutien et de suivi pour dynamiser le Forum du Dialogue social tripartite de la CEDEAO pour le rendre efficace afin de faire évoluer le dialogue social au sein de la Communauté ;
FORMULONS des recommandations à la CEDEAO en vue :
– de poursuivre et améliorer la politique d’information et de communication en direction de toutes les couches de la population ;
– de créer des conditions effectives pour un meilleur fonctionnement du Forum du Dialogue Social de la CEDEAO.
INVITONS les Etats membres de la CEDEAO à œuvrer pour le renforcement des structures tripartites de prévention des conflits sociaux et de dialogue social afin de tenir compte de la dimension sociale et humaine de l’intégration économique ;
DECLARATION DE CONAKRY SUR LE DIALOGUE SOCIAL TRIPARTITE DE LA CEDEAO également les Etats membres, à promouvoir, d’une part, le renforcement des capacités dans le domaine du Dialogue social, d’autre part, la représentativité des partenaires sociaux ;
ENCOURAGEONS l’organisation de rencontres conjointes régulières entre les Ministres chargés du Travail des Etats membres de la CEDEAO, d’une part, et entre les Ministres chargés de l’Economie et des Finances et les Ministres chargés du Travail, d’autre part, dans le but de favoriser la construction d’une société dans laquelle le progrès économique s’accompagne du progrès social ;
EXHORTONS les partenaires sociaux à la prise en compte au niveau régional la dimension sociale des politiques adoptées dans les différentes instances où elles participent, pour la poursuite et l’amélioration de la politique d’information et de communication en direction de toutes les couches de la population ;
INVITONS l’Union Africaine, les Communautés Economiques Régionales et les autres partenaires techniques et financiers à intégrer dans leurs lignes directrices sur le dialogue social, les résultats des travaux de cette réunion de Conakry sur la redynamisation du Forum du dialogue social tripartite de la CEDEAO ;
SOLLICITONS le BIT pour assurer, à travers ses différents programmes, l’accompagnement technique et financier en vue de la promotion du dialogue social et de la concertation par le renforcement des capacités des acteurs ;
DEMANDONS au BIT d’assurer l’accompagnement technique et financier en vue de la promotion du dialogue social et la concertation tripartite au niveau régional.
REMERCIONS le BIT en particulier le directeur du bureau d’Abuja, assurant la liaison auprès de la CEDEAO et son équipe pour leur engagement envers la CEDEAO et le Forum du Dialogue Social Tripartite et lui demandons de poursuivre son appui à la CEDEAO, au FORUM, au développement et à la mise en œuvre du Programme Régional sur le Travail Décent ;
REMERCIONS l’UE pour son appui à travers le FMM et l’exhortons à mettre d’avantages de ressources à la disposition du Forum pour la lutte contre la migration irrégulière, notamment par la promotion de l’emploi des jeunes et le développement de la formation technique et professionnelle ;
EXHORTONS les Etats membres à développer et à mettre en œuvre les politiques de l’emploi en allouant plus de ressources à l’emploi des jeunes.
DEMANDONS aux Etats membres, à la Commission de la CEDEAO et les partenaires internationaux, d’apporter un appui technique et financier au Forum du dialogue social tripartite de la CEDEAO pour la consolidation et le renforcement de la plateforme de dialogue social tripartite dans l’espace CEDEAO.
Pour la réunion
Le Président Mamadou
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement