Le chroniqueur sportif Thierno Saidou Diakité, communément appelé ‘’Tino’’, a accordé récemment une interview exclusive à mosaiqueguinee.com. Membre de la commission communication du Comité d’Organisation de la CAN 2023 en Guinée, il nous fait le point des préparatifs de cette compétition, pas sans se prononcer sur d’autres sujets brûlants de l’actu sportive en Guinée.
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Mosaiqueguinee.com : Concernant la Coupe du monde Russie 2018, le Syli National est complètement éliminé. En tant qu’analyste sportif, dites-nous à qui peut-on imputer la responsabilité de cet autre drame pour le Foot guinéen ?
Thierno Saidou Diakité : la question est pertinente, vous savez , une compétition, c’est vrai qu’il y a l’équipe qui joue, mais il y a aussi tout un environnement dans lequel évolue cette équipe.
Vous avez l’encadrement technique, la fédération, le ministère en charge des sports et les supporters. Je pense que la responsabilité doit être partagée entre les différents acteurs qui interviennent pour la préparation de l’équipe nationale.
Cela veut dire que si la grande part de responsabilité revient à l’entraineur, il va s’en dire qu’il ne faut pas négliger les autres aspects.
C’est-à-dire dire, est-ce que cet entraineur a bénéficié de toutes les conditions pour avoir une équipe compétitive ? Est-ce que son salaire a été payé à temps ? Est-ce qu’il a eu la facilité de recruter des joueurs ? Est ce qu’il a eu la possibilité d’organiser des matchs de test ?
Il y a toute une série de paramètres qui entrent en ligne pour apprécier les résultats enregistrés par notre équipe.
Votre question nous amène à poser une autre question. Sur six matchs, au compte des éliminatoires de la coupe du monde, on a enregistré 5 défaites et obtenu une seule victoire. Cela veut dire qu’il y a un problème et l’on devrait rapidement se pencher sur les causes de cette élimination.
Mosaiqueguinee.com : mais certains observateurs et des fans du cuir rond font porter la responsabilité à Lappé Bangoura, qu’en dites-vous ?
Thierno Saidou Diakité : Lappé a sa grande part de responsabilité, parce que, lorsqu’une équipe gagne, c’est l’entraineur et lorsqu’une équipe perd, c’est l’entraineur qui est encore pointé du doigt.
C’est vrai que si on prend le contenu de certaines rencontres, celle qu’on a tenue dernièrement à Kinshassa par exemple, les 5 dernières minutes, nous avons tenu en échec les léopards.
On était à un but partout, à l’espace de 4 minutes, nous avons encaissé deux buts, c’est le coaching qui n’a pas été bon.
Il a été défaillant parce que, nous n’avons pas pu gérer un match nul qui aurait pu honorer le palmarès de la Guinée. Même si avant le match, nous étions quasiment éliminés de la course.
Mosaiqueguinee.com : revenons au COCAN dont vous êtes le vice-président de la commission communication. Qu’en est-il des préparatifs de la CAN 2023 en Guinée ?
Thierno Saidou Diakité : je vais un peu relativiser les choses, depuis le 31 octobre dernier, une réunion a regroupé au siège d’une société de la place, le comité de pilotage, les présidents et vice-présidents des commissions techniques. Un compte-rendu a été fait par les membres du comité de pilotage. Depuis leur mise en place en janvier 2017, le travail qu’ils ont eu à accomplir, on nous a dit que grâce à la sollicitude du chef de l’Etat, l’immeuble Siguiri de la cité chemin de fer a été attribué au COCAN , c’est un bâtiment R+2 qui va servir de siège au COCAN et le comité de pilotage a obtenu aussi un siège au 6ème étage d’un immeuble à Coronthi.
Ensuite, nous avons été informés que sur certains sites de compétition à savoir : Kankan, N’Zérékoré et Labé, des domaines ont été identifiés pour l’édification de certaines infrastructures.
Etant donné que le format de compétition a changé, de 16 équipes, on passe à 24, les sites de Boké et Kindia ont été rajoutés aux autres sites.
Un courrier a été adressé aux autorités locales de ces deux villes, afin qu’elles puissent identifier des domaines qui vont être réservés pour les infrastructures devant abriter les compétitions de la CAN 2023.
Vous avez suivi le passage du président de la CAF, Ahmad Ahmad, qui a fait un séjour de près 48 heures en Guinée, le message qu’il a livré, il n’a jamais mis en doute la candidature de la Guinée, ni celles des autres pays, c’est-à-dire, la Côte d’Ivoire et le Cameroun.
Mais, il a seulement émis le souhait que les pays hôtes puissent répondre aux normes standard du cahier de charge et que si par aventure, un pays ne respectait pas ces standards, il y a des pays en attente qui vont abriter la compétition planifiée.
Donc les choses avancent, mais peut être qu’il n’y a pas assez de communication sur ce qui se fait.
Je vous informe par exemple que le projet de budget d’équipement et de fonctionnement du COCAN a été inscrit dans la loi de finances en discutions maintenant au parlement, grâce à l’intervention de la députée Dialikatou qui est directrice adjointe des opérations du COCAN.
Donc, on avance petit à petit, mais figurez-vous que dans quelques semaines, un grand coup d’accélérateur sera donné aux préparatifs de la CAN 2023 en Guinée.
Mosaiqueguinee.com : quel message lanceriez-vous à l’endroit du ministre des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique dans le cadre de l’organisation de la CAN 2023 ?
Thierno Saidou Diakité : le message que je vais lancer au ministre, c’est peut être qu’il fasse en sorte que tous les membres du gouvernement puissent s’impliquer pour accompagner le comité de pilotage et le COCAN, afin que l’on puisse être dans les délais.
A partir de janvier 2018, que les choses proprement dites commencent. Il s’agit de l’identification des sites de compétition, l’évaluation du financement à faire, la mobilisation des ressources et surtout une campagne médiatique afin que tous les Guinéens puissent adhérer à ce projet de CAN 2023 en Guinée, parce que c’est l’affaire de tout le monde.
Interview réalisée par Hassane Kolié