On croyait le pire révolu. On n’imaginait pas un tel recul de la démocratie dans notre pays. Et pourtant il faut bien se rendre à l’évidence : la police de la pensée est de retour dans notre pays. Mais l’histoire récente montre bien que les Guinéens changent, comme tous les peuples contemporains. L’histoire est un répétiteur exigeant.
«La première chose que font les dictateurs, c’est attaquer la Presse, fermer les journaux ». Le constat est du sénateur américain John McCain. Il serait utopique de croire que le temps suffit à lui tout seul pour nous débarrasser des stigmates de l’autoritarisme outrancier qu’a connu notre pays pendant un quart de siècle. Non ! nous portons tous encore les poussières de la dictature sur nos chaussures, que vous le croyiez ou non.
Depuis le 31 octobre, nous toisons le servile acharnement de certains Guinéens à fouler aux pieds les libertés démocratiques chèrement acquises par notre Peuple. Ces sergents et policiers de la pensée assiègent la presse, orfèvres et gardiennes de la liberté d’opinion, de pensées et d’expression. Parce que pour eux un peuple ne devrait pas réfléchir, mais se soumettre. La presse guinéenne est prise d’assaut par un régime qui n’hésite plus à révéler sa nature profonde ; totalitariste jusque dans le tréfonds de l’âme.
A la brutalité qu’il ne refreine jamais d’exercer sur de pauvres citoyens, s’ajoutent de subtiles stratégies qui le délectent : diviser pour régner et compromettre par la corruption, la délation et les mensonges les plus éhontés.
L’instrumentalisation de procédures judiciaires contre des hommes de presse n’était qu’un préliminaire. L’orgasme de cette démocrature n’est atteint que dans l’asservissement de la pensée et de la conscience. Les cibles sont donc naturellement trouvées. L’école, la presse et les syndicats. Mais connaissent-ils seulement l’histoire des peuples, de ce Peuple en particulier ? Le monde est entré dans une nouvelle ère. Et ceux qui veulent le dominer utilisent les moyens et les instruments de notre époque. Pas ceux de Noé après le déluge.
Cher confrère, dites-le assez fort pour que l’entende le monde : notre « gouvernement va droit le mur et, en plus il klaxonne».
Mohamed Mara sur Radio Espace Guinée