«On ira jusqu’au bout… l’application immédiate du point d’indice qui est un acquis qui date d’avant ce régime est non négociable», tel était le slogan utilisé par des dissidents syndicalistes, dont les échos trouvaient une résonnance chez les enseignants grâce au relais parfaitement assuré par les médias.
Ce slogan, on le rumine, on le maugrée désormais, mais on ne l’entend plus emphatiquement et son effet sur le terrain s’amenuise considérablement au point de croire à un essoufflement de la contestation, depuis maintenant bientôt trois jours.
De retour d’un long périple qui l’a éloigné du pays pendant près de deux semaines, le Président primesautier, a de nouveau surpris par ses déclarations qui heurtent la loi, mais qui sonnent comme une renaissance d’un dirigeant trop laxiste qui a aussi longtemps trop laissé faire.
Alpha Condé semble avoir marqué la rupture. Il a isolé les frondeurs du SLECG en adaptant une posture dure et un fonctionnement têtu qui ne l’a jamais ressemblé mais qui lui permettent aujourd’hui d’étouffer une grève qui prenait une envergure inquiétante et qui allait être un précèdent fâcheux qui pouvait charmer d’autres dissidents qui se retrouveraient dans la même situation.
Le taulier de Sékhoutoureya, a été, on ne peut mieux clair, en disant qu’il ne pardonnera à aucune radio qui se fera l’écho du dissident syndicaliste Aboubacar Soumah. Il l’a réitéré à toutes les rencontres qu’il a eues le week-end écoulé.
En dépit des critiques fondées contre cette déclaration du Président qui viole la loi, et la défiance que susurraient certains journalistes contre ses propos qui d’après eux, représentent une menace sérieuse contre la liberté d’expression chèrement acquise, Aboubacar Soumah s’est vu isolé depuis.
Les médias audacieux qui ont tenté de ramer à contre-courant de ces propos, en ont fait les frais, avec la sanction prévue par le patron de l’exécutif qui ne s’est pas à cet effet, et pour la première fois, dédit depuis qu’il est au pouvoir.
Il affiche désormais le visage d’un dirigeant qui a de l’autorité, du cran, qui fait ce qu’il dit, peu importe la démarche qui doit l’accompagner, pourvu que son desiderata de ramener le calme, soit satisfait.
Bref, les messages de Soumah et de ses acolytes, ne sont pas passés dans aucune radio, par conséquent, les élèves, parents d’élèves et enseignants, ont été donc sevrés de communications qui les revigoraient et les radicalisaient tous les jours.
Autre fait dissuasif des actions des ‘’indélicats syndicalistes’’, est la décision du département qui a longtemps titubé à prendre la solution radicale. K au Carré a promis et appliqué sa décision de renvoyer tout enseignant déserteur.
Depuis lundi, contrairement à la chienlit qui perturbait le quotidien des populations de la capitale sous l’effet de l’application d’un appel de boycott des cours, Conakry retrouve sa sérénité, les cours reprennent progressivement et les enseignants qui ont peur de perdre un travail qu’ils ont cherché au prix d’énormes sacrifices, font fi de l’appel du dissident syndicaliste.
Alpha condé a donc réussi son coup à mettre de l’ordre dans la maison en mettant fin à l’anarchie au prix d’une violation de la loi qui consacre la liberté d’expression.
Il s’est alors confondu au principe qui a commandé le fonctionnement des grands dirigeants d’ailleurs dans la gestion de leur pays : «la violation de la loi est meilleur à l’anarchie».
On attend de voir Alpha Condé mette à profit sa nouvelle attitude contre des délinquants financiers qui ont pris impunément le pouvoir sous son règne.
ML Cissé