Signé depuis le 14 décembre 2017 par le ministère de la communication et celui de l’économie, l’arrêté conjoint relatif au payement des 10 % des tarifs publicitaires par les médias à l’Office Guinéen de Publicité (OGP) à partir du mois de janvier 2018, ne passe pas inaperçu.
Cet arrêté qui tombe comme un cheveu trempé dans la soupe d’une cuisinière inattentive, vient ainsi compliquer la situation des médias qui évoluent dans un environnement où la culture de la publicité est quasiment absente. Et l’URTELGUI (Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée), y voit une politique de musellement de la presse.
C’est du moins ce qu’a confié le secrétaire général de cette association de presse à Mosaiqueguinee.com .
« Cette nouvelle mesure nous inquiète et cela ne date pas d’aujourd’hui. Paul Moussa Diawara avait voulu nous imposer cette mesure, mais face à la situation qui prévalait dans la cité, il n’avait pas pu l’appliquer. Aujourd’hui, le gouvernement fait un arrêté conjoint pour faire payer 10 % de notre revenu, on va le dire comme ça parce que la principale source de revenu d’un média, c’est la publicité. Et quand on dit de prendre 10 % sans compter qu’en Guinée, il y a un manque criard de communication de la part des entreprises… Il faut savoir aussi qu’il y a des médias qui vivent exclusivement des poches de leurs patrons, donc c’est une inquiétude qui ne dit pas son nom et c’est une façon de museler la presse», dit-il.
C’est pourquoi, le Directeur général du groupe de presse Gangan demande à tous les médias de se battre pour la cause commune, car il est temps, d’après lui, de mettre un terme à tous ces problèmes que subit actuellement la presse guinéenne.
«Si l’ensemble de la presse guinéenne ne se lève pas, je suis convaincu que ce gouvernement veut la mettre à tapi. Je vais vous dire, on ne pourra plus se laisser faire, nous avons compris que ce n’est pas une volonté pour régulariser les médias, mais plutôt de les fermer. Laissez-moi vous dire que c’est très inquiétant et surtout que nous sommes en période électorale. Nous allons entreprendre des journées sans presse comme on l’a fait avec la HAC», a ajouté Aboubacar Camara.
Une réunion est même prévue le vendredi 29 décembre au siège de l’URTELGUI. Elle devrait être élargie aux autres associations de presse pour entreprendre des actions contre cette situation qui inquiète tous les organes de presse.
Aissata Barry