Conakry capitale mondiale du livre, continue de fournir de nouvelles trouvailles dans le domaine de la lecture et de la production littéraire en Guinée. Après sa première œuvre axée sur la couverture médiatique des évènements, Dr Bangaly Camara vient d’ajouter à la longue liste des œuvres guinéennes, une autre intitulée : « De la Radio banane à la voix de la révolution».
Cette œuvre retrace l’histoire de la radio guinéenne qui part de la Radio Banane à la voix de la révolution et qui permit l’accession de la Guinée à l’indépendance.
Pour la petite histoire, la Radio banane a été mise en place par le colon pour conserver et élargir les productions. Cette radio était donc un moyen apolitique qui portait sur l’information relative à la production agricole. Au fil du temps, elle prendra une autre allure puisque les combats politiques pour l’accession aux indépendances étaient quasiment engagés. C’est ainsi que cette radio qui, au départ servait de canal de communication entre colons et planteurs, finit par devenir une arme de propagande politique au service des pionniers de la lutte pour l’indépendance guinéenne, nous raconte l’auteur.
«A partir de 1956 et avec la loi Gaston déferre, la possibilité a été donnée aux colonies de s’enregistrer. Le jeune Sékou Touré à l’époque militait dans le PDG-RDA, il a fait en sorte que cette radio puisse relever de ses compétences et l’a donc utilisée pour faire ce qu’on appelle la propagande politique pour la libération de la Guinée. À partir de 1958, quand on a dit Non à la France, la Guinée était indépendante. En 1964, il y a eu la naissance de la Voix de la révolution qui a servi à la consolidation des acquis de l’indépendance, mais également à la propagande pour tous les pays africains qui étaient en ce moment sur le joug colonial et c’est pourquoi cette radio a été considérée comme une radio panafricaniste», explique le Directeur général de l’ISIC de Kountia.
Cette radio de la révolution avait alors en son sein des journalistes engagés qui se sont retranchés derrière la défense d’une cause. C’est justement ce que l’auteur fait comprendre en filigrane.
«Les journalistes de la Voix de la Révolution étaient des journalistes très engagés, convaincus et qui étaient moulés vraiment dans l’idéologie de la révolution.Ils faisaient des éditoriaux en connaissance de cause, ils connaissaient très bien leur travail», a indiqué l’auteur.
Il faut noter que ladite œuvre a été éditée aux éditions Harmattan-Guinée. Ce livre de 140 pages est subdivisé en trois grandes parties dont la période coloniale, la radio banane ou radio-Guinée et la Voix de la révolution.
Guy Audrey Monnoin