C’est à un autre dysfonctionnement de l’appareil judiciaire guinéen que tant de personnes ont assisté ce lundi, 11 décembre 2017 au Tribunal de Première Instance de Dixinn.
L’ouverture du procès des présumés assassins de Madame Aissatou Boiro, tuée le 09 novembre 2012 à Kipé, devait s’ouvrir ce matin.
Malheureusement, faute de moyens de déplacement, les présumés auteurs de ce crime n’ont pas pu rallier le tribunal.
Le juge s’est vu doncobligé, suite à une requête du procureur Alseny Barry, de renvoyer l’affaire au mardi 19 décembre 2017.
Au sortir de la salle d’audience, Me Salifou Béavogui, avocat de la partie civile, n’a pas manqué de fustiger ce second renvoi. «A l’audience précédente, à cause de la grève des enseignants, le dossier n’a pas été appelé, il a été reporté à l’audience de ce lundi 11 décembre pour l’ouverture du procès. Curieusement, les accusés n’ont pas pu être extraits par le procureur de la République pour être présentés à l’audience», dit-il.
Selon l’avocat, cette situation est incompréhensible. « M. le Procureur devait prendre toutes les dispositions notamment pour que les accusés soient dans la salle afin que la vérité de ce crime odieux, crapuleux d’une autre époque, jaillisse. Malheureusement, avec un argument banal, le procureur nous fait comprendre que l’unique véhicule qui sert de moyen de transport des accusés, est en panne », a déploré Me Salifou Béavogui.
Me Bea crie à la banalisation de ce procès. «Nous avons compris qu’il y a une certaine banalisation de ce procès alors que les faits sont graves », a-t-il souligné.
Il faut noter que, suite à la non tenue de ce procès, le procureur Alseny Barry, a présenté ses excuses à l’ensemble des personnes ayant fait le déplacement pour aller assister à l’audience.
Alhassane Djigué