Les conditions d’organisation des élections communales de février 2018 préoccupent les partis politiques. Face à un reporter de Mosaiqueguinee.com ce jeudi 14 décembre 2017 au siège de son parti à Yembeya dans la commune de Ratoma, le président du Bloc Libéral (Bl), Dr Faya Lansana Millimono s’est largement prononcé sur les préparatifs de ces élections au niveau de son parti.
La constitution des listes de candidatures, les montants de cautionnement fixés par la CENI, les circonscriptions à conquérir sont entre autres axes principaux abordés au cours de cet entretien.
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Mosaiqueguinee.com: nous sommes en pleine période de constitution des listes de candidatures, qu’en est-il au BL ?
Faya Millimono : nous sommes en train de préparer ces élections comme tout le monde dans les différentes circonscriptions que nous avons ciblées. Nous sommes maintenant à la phase de constitution de dossiers pour toutes les personnes figurant sur nos listes. Il est vrai qu’on rencontre pas mal de difficultés sur le terrain, dans un pays qui n’a pas d’état civil. Tantôt on nous parle de bulletin numéro 2 ou 3 pour les casiers judiciaires, on déplace des gens d’une préfecture à une autre pour aller chercher ces fameux bulletins, et par après quelqu’un a le kilo de dire que ce n’est pas le numéro tel, qu’on devait chercher mais plutôt tel autre. Ce matin encore, on me dit qu’à certains endroits, il faut avoir un certificat de visite et contre-visite. Cela n’apparaît ni dans le code électoral ni dans le code des collectivités, encore moins dans le document de la CENI. C’est le cas à N’zérékoré, Yomou, Lola et Gueckedou.
Nous, nous enverrons aujourd’hui quelqu’un au fameux comité de la CENI, pour mettre sur la table, toutes ces conneries. Si ça ne cesse pas, ils sont en train de blaguer avec la sécurité dans ce pays. Si par après quelqu’un nous dit une telle connerie, ça va très mal se passer.
Mosaiqueguinee.com: par rapport au cautionnement fixé par la CENI, vous avez qualifié Me Kébé de conspirateur. Pourquoi cette qualification, est-ce que vous avez payé ces sommes malgré tout ?
Faya Millimono : quand on parle de partis politiques, un parti se finance par les contributions de ses membres. Lorsque ceux-ci sont dans une situation économique catastrophique, naturellement la capacité de mobilisation de ressources des partis politiques est affectée.
C’est compte tenu de ça, que la commission financière a décidé que les cautions soient dans la fourchette de 3 à 4 millions pour les communes urbaines, et 2 millions à 2 millions 500 pour les communes rurales.
Mais le président de la CENI que j’appelle le conspirateur, parce qu’il se joue des fonds publics, s’assoie et double le maximum prévu pour les communes urbaines et il augmente 500 mille GNF sur le maximum pour les communes rurales. Ça c’est une chose que nous avons condamnée. Si nous avons été capables de payer les cautions parce qu’on voulait nous en empêcher, ce n’est pas faire une liste pour laquelle on doit payer 8 millions dans une commune urbaine ou 3 millions dans une commune rurale, qui sera impossible pour nous.
Cependant, nous insistons sur le fait que la compétition n’est pas une compétition entre hommes d’affaires. C’est entre visionnaires.
Mosaiqueguinee.com: pour ces élections communales, vous comptez conquérir combien de circonscriptions à travers le territoire ?
Faya Millimono : nous avons entrepris la constitution des listes en Basse Guinée, au Foutah, en Haute Guinée et en Guinée forestière. Nous avons ciblé plus d’une centaine de circonscriptions. C’est le seul chiffre que je peux vous donner pour le moment parce qu’il y a beaucoup de difficultés pour la constitution des dossiers.
Mosaiqueguinee.com : à un moment donné, vous avez entrepris un rapprochement d’idées avec certains partis politiques dont le PEDN, qu’en est-il ?
Faya Millimono : on a annoncé une grande alliance dans les médias à un moment donné, on a même cité près de 20 partis politiques. Il faut qu’on soit sérieux. Les seuls partis politiques avec lesquels on a sérieusement discuté des questions d’alliance pour aller à ces élections, ce sont l’UGDD et le PEDN. Le reste, le BL n’a ni été associé ni discuté. Sur le terrain, là où cela est nécessaire, nos trois partis sont en train de travailler ensemble à constituer une liste.
Interview réalisée par Mamadou Sagnane