
Le procès du capitaine Kali Diallo, arrêté le 16 août 2016 et poursuivi en justice pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de Thierno Hamidou Diallo, lors de la marche organisée par l’opposition républicaine le même jour à Conakry, s’est ouvert ce lundi, 18 décembre 2017, au TPI de Dixinn.
Lors de cette première audience, le capitaine a plaidé non coupable. Le commandant de la CMIS de Bambéto, Ibrahima Sory Diabaté, l’adjoint de ce dernier et un autre officier du nom de Mohamed Lamine Sylla, ont été entendus en qualité de témoins. A l’audience prochaine, fixée au 29 janvier 2018, c’est le patron même des Compagnies Mobiles d’Intervention et de Sécurité (CMIS) de la police, le général Ansoumane Camara dit Bafoé, qui comparaitra en qualité de témoin, lui-aussi. C’est en tout cas la décision du tribunal.
Au sortir de la salle, Me Salifou Béavogui, avocat de la partie civile s’est réjoui de l’ouverture de ce procès. Car explique-t-il, depuis l’avènement du régime en place, c’est la première fois qu’un procès s’ouvre suite à une mort survenue au cours des manifestations de l’opposition.
« Il faut se réjouir de cette avancée qui, véritablement, est un rempart contre l’arbitraire, l’impunité et qui permet de laver les mémoires des innocentes victimes qui ont trouvé la mort lors des manifestations. Je suis vraiment très satisfait du déroulement de ce procès. Mon souhait le plus ardent est que la vérité éclate pour que ce crime pitoyable, crapuleux, qui affecte sérieusement les cœurs sensibles ne reste pas impuni», a déclaré Me Salifou Béavogui.
La défense, pour pouvoir prouver « l’innocence » de celui sur qui tous les soupçons pèsent, dit attendre la comparution du chauffeur de ce dernier et du Directeur National des Compagnies Mobiles d’Intervention et de Sécurité (CMIS) de la police.
«Mes attentes dans ce procès c’est la comparution du Général Ansoumane Camara Bafoé et celle du chauffeur de mon client… Je pense que mon client ne sera pas condamné dans cette affaire puisque jusqu’à preuve du contraire, ni le ministère public ni la partie civile, aucun n’a pu prouver à travers des preuves concordantes l’inculpation de Kali Diallo», déclare Me Bombi Mara.
L’on peut se demander maintenant si la décision du tribunal de faire comparaitre le General Ansoumane Camara Bafoé, en qualité de témoin dans cette affaire, sera respectée par le concerné et sa hiérarchie.
Alhassane Djigué