Alors que d’importantes ressources humaines et financières sont mises en branle pour donner plus d’éclat à un ancien parti dont il venait de prendre la tête un an après son exclusion jugée abusive du RPG Arc-en-ciel, l’universitaire Dr Ousmane Kaba s’est heurté à un obstacle politico-administratif.
Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation conteste l’existence légale du PADES de l’ancien allié du parti au pouvoir.
Quelle conséquence pour cette formation politique à un mois deux semaines d’élections communales tant attendues ? Quelle solution palliative ? Nous avons posé ces questions et bien d’autres au président du PADES au cours d’un entretien qu’il a accordé à notre rédaction.
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Mosaiqueguinee.com : comment se porte votre parti ?
Le PADES se porte très bien, même si c’est un nouveau parti. Il est implanté pratiquement sur toute l’étendue du territoire national, chose qui a demandé beaucoup d’investissement en termes de ressources humaines et aussi de temps. Mais ça va, Dieu merci. Comme vous le savez, nous avons eu un grand contentieux avec le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Au départ, nous avons eu l’agrément du parti RDI que nous avons demandé à rebaptiser PADES, le ministère s’est opposé et nous sommes actuellement avec lui dans une procédure de recours judiciaire.
Mosaiqueguinee.com : alors, qu’en est-il des élections ?
Puisque nous avions déjà fait beaucoup d’information et de sensibilisation avec le nom PADES, et que le ministère a refusé de nous donner l’agrément avec le nouveau nom, nous avons finalement trouvé une solution juridique et nous avons fait une coalition avec beaucoup d’autres partis politiques, qui sont au nombre de huit (8). Nous avons appelé cette alliance la coalition PADES, et c’est comme ça que nous avons pu aller aux élections communales.
Mosaiqueguinee.com : où se situe le PADES par rapport à l’élaboration des listes de candidatures ?
Les listes sont en train d’être déposées un peu partout, c’est un processus qui est lourd puisqu’on demande à des paysans au fin fond du pays d’avoir au moins 5 documents, parmi lesquels il y a l’extrait de naissance ou jugement supplétif et le casier judiciaire qui n’est pas facile à avoir.
Donc ça demande beaucoup de mouvement de la part des électeurs des sous-préfectures et des districts à l’intérieur du pays. Or nous avons constaté d’énormes mauvaises foi de la part de l’administration, c’est-à-dire qu’il faut payer souvent plus cher que le prix affiché par le ministère de la Justice, sans compter qu’il y a beaucoup de gens qui se rencontrent au même moment. Je sais que c’est ce qui pose beaucoup de problème au niveau des grands partis, mais pour nous c’est beaucoup plus simple puisque les premiers qui se présentent et qui sont les plus capables sont têtes de liste automatiquement.
Mosaiqueguinee.com : à l’assaut de quelles communes va la coalition PADES ?
D’abord nous essayons d’aider les Guinéens à participer à la gestion de leur propre pays parce que ce n’est véritablement pas une élection de parti. Autrement dit, ce n’est pas une élection législative ou présidentielle, donc il est question d’aider les militants qui sont dans différentes localités notamment les sous-préfectures et les districts de participer à la gestion de leur propre bureau.
Mosaiqueguinee.com : un mot pour clore cette interview
On souhaite qu’aux prochaines élections, l’on allège le fardeau de papiers parce que l’Etat en demande beaucoup alors que notre administration n’est pas prête à délivrer tous ces papiers et ça crée énormément de problème dans les zones les plus reculées du pays.
Interview réalisée par Alhassane Djigué