Le bras de fer entre le gouvernement et le nouveau bureau du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) à sa tête Aboubacar Soumah se poursuit et prend des proportions inattendues. Après le communiqué du gouvernement dans lequel il dit avoir pour seul et unique interlocuteur du SLECG, Abdoulaye Sy Savané, tout en déclarant avoir pris acte de l’exclusion d’Aboubacar Soumah, ce dernier y réagit ce matin au micro de notre reporter.
Toujours droit dans ses bottes, Aboubacar Soumah que nous avons joint au téléphone dit que la déclaration du gouvernement est un non-événement.
« Les déclarations du ministre, de qui que ce soit, sont des déclarations dont je ne tiens pas compte. Moi, j’ai été élu par l’ensemble des enseignants de la République de Guinée et je n’hésiterai pas, j’agis conformément à la loi. Ils n’ont qu’à prendre n’importe quelle mesure contre moi, je m’en fous éperdument. Je sais que je suis non seulement dans la légitimité, mais aussi dans la légalité maintenant parce que je suis élu secrétaire général. C’est fini, s’ils veulent, ils n’ont qu’à me reconnaître. Aucun texte ne dit qu’il faut reconnaître un syndicat. Le syndicat, n’est pas une ONG qui doit avoir son agrément, le syndicat n’a pas besoin d’agrément, on n’a pas besoin de la reconnaissance de qui que ce soit. Quand nous voulons mener une activité, nous les informons », a réagi le nouveau secrétaire général du SLECG.
Rejetant en bloc les nouvelles mesures du gouvernement, Aboubacar Soumah soutient que les autorités sont complètement ignorantes des dispositions qui régissent le fonctionnement d’un syndicat. Se fondant sur sa légitimité et sa légalité, Aboubacar Soumah dit ne pas hésiter pour mener des actions relevant de ses prérogatives.
« La déclaration des autorités est nulle et de nul effet parce que ces autorités-là ne maîtrisent même pas les textes juridiques régissant les relations entre travailleurs et gouvernement. Elles ne connaissent même pas le contenu ni la signification des conventions internationales qu’ils ont ratifiées et les lois de chez nous, c’est pourquoi elles se permettent de prendre des mesures comme ça (…), elles ne maîtrisent pas le sujet. Et comme nous, nous savons que nous sommes conformes aux textes régissant le fonctionnement du syndicat, nous n’hésiterons pas d’un iota », a-t-il martelé.
Par ailleurs Aboubacar Soumah a invité les enseignants à ne pas s’engager dans ces structures syndicales, car selon lui, quiconque se retrouve dans ces structures doit se mettre en tête qu’il est lui-même contre ses propres intérêts.
Affaire à suivre
Alhassane Fofana