Elles sont 150 femmes confrontées à des complications abdominales causées par les produits que leur aurait administré Mme N’na Fanta Camara, une thérapeute traditionnelle qui se disait capable de les aider à tomber enceinte. Nous l’avons appris lors de sa présentation ce mardi 16 janvier 2018 dans les locaux du secrétariat général à la présidence chargé des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et le crime organisé.
Ces victimes par la voix de leur porte-parole, Mme Doré Kebai Guilavogui, annoncent la création de l’Association des victimes de N’na Fanta sosso Camara. Objectif, porter plainte contre N’na Fanta Camara et inviter les autorités à les rétablir dans leurs droits.
« Nous avons décidé de créer cette association pour réclamer nos droits envers les autorités qui ont laissé N’na Fanta Sosso exercer ce sale métier contre les pauvres femmes guinéennes. De par cette association, nous pensons être rétablies dans nos droits, recouvrir notre santé et rejoindre nos maris qui nous ont chassées après avoir su que nous n’étions pas enceinte », a fait savoir Doré Kebai Guilavogui.
Très remontée, la porte-parole de cette nouvelle association qualifie déjà Mme N’na Fanta Sosso Camara de criminelle au regard des risques de santé qu’elle leur a fait courir.
« Elle a profité de la vulnérabilité des femmes pour se faire de l’argent. Vous savez, une femme dans un foyer qui n’a pas d’enfants n’est ni considérée par son mari à plus forte raison par les parents de son mari. C’est ce qui fait que nous passons par toutes les possibilités afin d’avoir des enfants pour se laver de toutes ces hontes. N’na Fanta Sosso a profité de cette situation pour nous escroquer, nous dépouiller de tous nos biens en nous faisant croire qu’avec ses produits, nous allons faire des enfants », s’est insurgée Mme Doré Kebai Gui lavogui, l’une des victimes et porte-parole de l’association.
Ayant son ventre ballonné depuis le 12 novembre 2014, Aissata camara une des victimes, les larmes aux yeux, dit avoir perdu l’espoir de vivre.
« Un dimanche, j’étais avec la femme d’un ami qui avait fait aussi plus de 7 ans sans avoir d’enfants. Arrivée chez moi, j’ai vu que son ventre a poussé. Je lui ai demandé et elle m’a parlé de cette dame. Du coup, je lui ai dit de m’aider à rencontrer la femme qui l’a aidée. C’est comme ça que celle-là m’a conduit chez N’na Fanta. Arrivée chez elle à Dapompa, elle m’a remis un produit qui coûte 30000fg et m’a indiqué comment l’utiliser. Après deux mois, je suis venue la voir et elle a dit que je suis enceinte. Mais de ne pas consulter un médecin sans son consentement. A chaque rendez-vous, elle me donnait de nouveaux produits et me rassurait toujours que je suis enceinte. Après une année et 5 mois, j’ai commencé à sentir des douleurs au niveau de mon ventre. Je suis allée la voir à nouveau. Elle m’a toujours rassuré que d’ailleurs, ça peut retarder jusqu’à 2 ans. Comme les douleurs ne faisaient que persister, j’ai finalement décidé d’aller à l’hôpital. Après échographie, le médecin m’a dit que je ne suis pas enceinte», explique la pauvre dame.
Une expertise médicale réalisée par le chef service de santé et prévention du Secrétariat général chargé des services spéciaux de la lutte contre la drogue et du crime organisé, Mamadouba Fougué Camara confie que ces femmes sont confrontées à des complications néfastes pouvant entraîner dans le futur des complications cardiovasculaires, de l’hypertension artérielle, de l’insuffisance rénale.
Bouka Barry