En marge du 30ème sommet des Chefs d’Etats et de gouvernements de l’UA, tenu les 28 et 29 janvier 2018 à Adis-Abeba en Ethiopie, a lieu la signature de la convention du commerce intra-africain.
Cette convention qui est le couronnement de la création du projet Afro-champion, vise à créer des opérateurs économiques modèles en Afrique, en favorisant notamment leur mobilité et leur l’efficacité, en vue de l’émergence tant espérée du continent.
Pour mieux en savoir, Samba Bathyli, le PDG de la Société ADS, l’une des personnes à l’initiative de ce projet, s’est livré à notre envoyé spécial à Addis-Abeba dans une interview à bâtons rompus, que voici :
Création du projet Afro-champion :
« C’est venu autour d’une discussion en marge du world économique forum de Kigali en 2007. Un Dr ghanéen du nom de Edèm, m’a approché en me disant qu’il a travaillé sur un index sur les opérateurs économiques du continent. Dans les discussions, on était tous unanimes que les problèmes chez les opérateurs économiques africains, c’est la confiance en eux, l’unité d’actions et le fait aussi pour nous de ne pas commercer entre nous pays. C’est à partir de là, qu’on a pu rallier les autres puis nous trouver des coaches qui sont : Tabon MBeki qui a mis en place le programme de renforcement des entreprises noires sud-africaines pendant sa présidence et Obassandjo, qui pendant sa présidence au Nigéria, a créé des champions. C’est pour cela que vous avez Dangoté, TONI Elémou et tant d’autres.
Après tant de voyages, de rencontres et de discussions, les gens sont venus petit à petit, l’union africaine aussi a compris le bien-fondé. Elle est partie très loin en proposant de donner des passeports à ces opérateurs, ces champions africains pour leur permettre d’aller partout en Afrique sans qu’ils ne soient emmerdés pour des problèmes de papiers à la rentrée dans les pays… »
Objectifs
« Cette initiative qu’on appelle AFRO-CHAMPION, vise à créer des champions africains dans les différents domaines. On a vu que tous les continents qui se sont développés, l’ont été grâce é une classe d’entrepreneurs de haut niveau.
Il ne peut pas y avoir de développement sans création de richesse, qui favorise ainsi le bien-être.
Partout ailleurs, il y a ces champions. L’Afrique aussi a besoin de créer cette classe d’entrepreneurs ».
Acquis depuis la création
« Cette organisation créée il y a deux ans, on ne peut qu’être fier du parcours pour une organisation qui est née il y a seulement deux ans. L’UA a compris qu’on ne peut pas parler du développement de ce continent sans impliquer les opérateurs économiques. C’est ce qu’ils ont compris avec la signature de la convention. Elle nous a même mis au cœur du commerce intra-africain. Ce programme va être signé au mois de mars à Kigali ».
Commerce intra-africain : signification et avantages
« C’est permettre à nous africains de commercer entre nous, de nous entraider. Cela fortifie nos liens, cela peut favoriser l’émergence du continent ; ça pourrait à cet effet créer beaucoup d’emplois, qui sont indispensables pour L’Afrique pour sa sécurité. C’est aussi la solution contre la limitation de l’immigration clandestine, nous ne sommes pas loin de l’Europe. Si on reste dans ce schéma actuel ou 80% de notre PIB, vont ailleurs, le continent va davantage s’appauvrir ».
Niveau d’engagement des opérateurs économiques du continent
« C’est une question de survie pour nous et ça, on l’a compris. L’Afrique est un vaste chantier, au lieu de se tirailler pour des petites choses, c’est de travailler, car il y a assez à faire dont on ne sait pas d’ailleurs par où commencer.
Il y a aussi quelque chose, quand un opérateur économique local gagne un marché, ça choque. Mais quand c’est un étranger on ne dit rien. C’est par ce qu’on s’attaque dans les journaux, on se tire vers le bas ».
Implantation et organisation
« MBéki est président politique, coté privé, c’est Dangoté, assisté de cinq vice-présidents.
Afrique de l’ouest, il y a l’ivoirien Jean louis du groupe SICA ;
AFRIQUE DU NORD, on a Naguib Sawiris, le milliardaire égyptien ;
Afrique de l’Est, c’est un tanzanien qui est dans les télécoms et une sud-africaine pour représenter l’Afrique Australe.
Edem et moi, assurons la coordination.
Dans les jours à venir, chaque coordination va travailler avec les patronats des différentes zones.
Nous allons après tout financer des projets de hub régionaux, tenant compte de la force des différents pays ».
Propos recueillis à Addis-Abeba
Par ML Cissé