Le président Aboubacar SYLLA et la Direction Nationale de l’Union des Forces du Changement (UFC) sont sérieusement préoccupés par la déliquescence sans cesse croissante de l’autorité de l’État et de ses nombreuses et graves répercussions sur la sûreté interne et extérieure de l’État, l’unité et la concorde nationales ainsi que sur la protection des droits fondamentaux et des libertés publiques consacrés.
L’Union des Forces du Changement soutient que récemment, les violences post-électorales qui ont éclaté, tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, notamment la tragédie de Kalinko, à l’issue du scrutin du 04 février 2018 ainsi que les incidents qui émaillent la crise sociale que traverse le secteur de l’éducation avec leur effroyable bilan de huit (8) morts, plusieurs blessés et des dégâts matériels importants sont des manifestations les plus évidentes du recul de l’autorité de l’État dans l’accomplissement de ses fonctions régaliennes.
L’UFC défend que le laisser-aller et le laisser-faire provoqués par cet état de fait a suscité et continue encore d’occasionner une corrosion majeure et dangereuse des principes sacrés de l’État de droit et de la république provoquant ainsi, partout sur le territoire national, une flambée historique de graves crimes contre la vie, l’intégrité et la sûreté des personnes et de leurs biens, l’insécurité dans les villes et sur les routes du pays et plusieurs autres libertés fondamentales avec à la clé des statistiques qui font froid dans le dos et qui constituent sans doute des menaces sérieuses et imminentes à notre vivre-ensemble.
La Direction Nationale s’indigne aussi de la gangrène dans la vie publique des pratiques de corruption et de détournement de deniers et leur impact profondément préjudiciable sur les efforts tendant à l’amélioration de la qualité de vie des populations et au développement socio-économique de notre pays. Elle soutient que l’impunité dont bénéficie l’ensemble des commanditaires et auteurs de ces crimes économiques constitue le terreau fertile de la recrudescence de ces faits et le principal obstacle au bien-être des populations.
L’Union des Forces du Changement estime que le laxisme et parfois la démission des cours et tribunaux dans l’accomplissement de leur mission républicaine, dans le cadre des poursuites, des traitements et des sanctions des différentes atteintes constatées contre les lois de la république constituent un déni de justice grave et insupportable dans notre société, dans son ambition de promouvoir et de consolider l’État de droit et une gouvernance plus vertueuse dans l’intérêt inclusif du peuple.
L’UFC s’inquiète vivement des dangers réels et imminents ainsi que des risques réels de chaos que la persistance de ce dysfonctionnement fait courir à la république et à la nation, d’autant que notre pays s’achemine inexorablement vers des échéances électorales majeures aux enjeux politiques nettement plus importants que ceux des dernières élections locales.
La Direction Nationale lance un appel patriotique et pressant à toutes les institutions républicaines et invite en particulier le gouvernement et le système judiciaire à prendre leurs responsabilités dans l’affirmation de l’autorité de l’État, le maintien de l’ordre public, la préservation de la paix et de la sécurité des citoyens et dans la répression des différentes infractions, selon les conditions et les formes prescrites par les lois de la république.
Vive l’État de droit!
Vive la République !
Vive la Guinée !
Conakry, le 25 février 2018
La Direction Nationale de l’UFC