Il était inimaginable dans les temps de penser ravir la vedette au RPG à Siguiri, son bastion jusque-là imprenable, qu’aucun parti ne rêvait s’y aventurer.
Cette réalité qui sonnait comme un euphémisme est aujourd’hui d’un constat sincère sur le terrain, beaucoup questionnable, donc contestable à cause des contingences qui ont rendu les militants de ce parti au pouvoir, exigeants et plus objectifs.
Ces militants, dans les cafés et dans d’autres lieux de regroupements, s’interrogent sur les retombées pour leur localité de ce régime, pour lequel, disent-ils, au travers des conversations, avoir tout donné aussi bien pour la conquête du pouvoir que pour la conservation de celui-ci.
Peut-être que le pouvoir fait assez pour la localité, et que les populations n’en sont pas informées. Mais la réalité sur le terrain, avec l’état constant de dégradation des revenus des populations, des routes et de la fourniture des services sociaux de base, donne des difficultés aux défenseurs qui sont pour la plupart des ministres, des hauts cadres, des opérateurs économiques, des ressortissants de la préfecture, bref des privilégies du régime vivant à l’intérieur et à l’extérieur de la préfecture.
Des débats sont parfois très houleux, entre ces quelques rares zélés, convaincus et irréductibles, les frustrés et les déçus du régime qui deviennent d’ailleurs de plus en plus nombreux.
Ces discussions se déroulent sans crainte de représailles contre les plus critiques, ce qui est sans doute une grande nouveauté dans la vie politique à Siguiri.
A l’occasion de ces communales, des candidats les plus coriaces nés des guerres d’egos et de positionnement au RPG, vouent à ce parti, une opposition qui pourrait avoir raison de lui.
Ces candidats sont à retrouver sur les listes indépendantes et sur celles de l’UFR, ce parti qui prend de l’envergure avec une ascension qui ne peut s’expliquer que par son management sur le terrain.
Dr Moussa Keita, ce médecin de formation, propriétaire d’une très grande clinique dans le centre-ville de Siguiri, connu pour sa rigueur et son altruisme, commente-on, candidat sur une liste indépendante et Baba Fofana, operateur économique, lui aussi connu pour son pragmatisme à cause de ses services de reprofilage et d’assainissement dans la ville sur fond propre, ces candidats-là constituent de véritables menaces pour la liste du RPG à Siguiri.
De l’analyse des campagnes menées par chacun des candidats, il convient de dire qu’à Siguiri, Dr Moussa Keita, est celui qui a le plus mobilisé.
Au-delà du pessimisme des Siguirikas quant aux promesses qui leur sont faites par le Président, bien relayées par ses émissaires qui y ont élu domicile, à leur tête, 5 ministres de la région, l’égocentrisme, cette gangrène reprochée à certains dirigeants du parti, pourraient faire évoluer les choses dans ce bastion.
L’histoire n’est donc pas loin d’être réécrite à Siguiri, ce qui va paraitre comme un cataclysme majeur dans le landernau politique guinéen.
ML Cissé