L’heure, parce qu’elle est grave pour l’école guinéenne, ne doit plus être ni à l’atermoiement ni à la chasse aux sorcières. Elle doit plutôt être à la recherche d’une solution urgente et rapide.
Parce qu’à mesure que le temps passe, que la grève qui paralyse notre école depuis deux semaines, s’enlise, et que le spectre d’une année blanche, se fait menaçant et trotte désormais dans tous les esprits, toutes les énergies, tous les efforts, doivent être tournés vers une solution urgente et rapide.
Alors que de bons offices, de plusieurs bords, de plusieurs couches de la société, sont à l’abordage, pour tenter de rapprocher les positions des protagonistes (Soumah et son groupe et Gouvernement), tous œuvrant à l’obtention d’une levée, tout au moins d’une suspension du mot d’ordre de grève, déclenché le 12 Février, le principe d’un congrès électif inclusif au sein du SLECG, s’il venait à être accepté, s’offrirait à toutes les parties comme une opportunité de sortie de crise.
En effet, à l’allure de la paralysie d’un secteur aussi névralgique, des tensions y afférentes sur le terrain, ajoutées aux annonces de manifestations faites par l’opposition, et de tout le péril que tout cela peut représenter pour notre pays, il est plus que jamais impérieux pour toutes les parties, de voir le pays en face, et de penser Guinée.
Toute chose qui suppose que de part et d’autre, il y a lieu, de se surpasser, d’aller chercher au plus profond de chacun et de tous, le grain de sursaut patriotique nécessaire à une attitude et à des inclinations en faveur de la paix, de la quiétude sociale, en privilégiant une sortie de crise urgente et rapide.
L’une des pistes de sortie de crise, justement, qui semble être, la plus plausible qui soit, c’est l’idée qui veut qu’il faille aller à un congrès inclusif au sein du SLECG, tel que recommandé par l’Inspection Générale du Travail, le patronat guinéen, la Feguipae et la société civile.
Si cette idée venait à prospérer, la gravité du moment oblige toutes les parties à s’y investir fortement, cela offrirait l’occasion à Aboubacar Soumah, puisqu’ayant déjà fait la démonstration qu’il est le plus fort sur le terrain, de légitimer et de légaliser, de manière définitive, son statut de premier dirigeant du syndicat des enseignants, et ainsi s’imposer comme interlocuteur reconnu et incontournable de l’Etat et des partenaires sociaux.
D’autre part, si cela venait à se faire, le Gouvernement, qu’il le veuille ou pas, serait ainsi obligé, de prendre langue avec Soumah, en vue de négociations sur le contenu de la plate-forme revendicative à laquelle les grévistes tiennent comme aux prunelles de leurs yeux.
Aussi, le pouvoir d’Alpha Condé, ne pourrait plus traiter Soumah de ‘’rebelle’’ ni de ‘’ faiseur de troubles’’, encore moins, ses grèves d’illégales et de sauvages.
Si tout cela était acquis, de part et d’autre, les conditions seraient ainsi réunies, pour l’ouverture d’un dialogue que tous les acteurs appellent aujourd’hui de leurs vœux.
En ce moment, Soumah et son groupe, sans poser le moindre préalable, devraient accepter d’y aller avec la bonne foi et la volonté ardente de parvenir à un compromis, de mettre fin à cette grève.
Mais, pour solde de tout compte, au prime abord, si le principe d’un congrès inclusif au sein du SLECG, venait à être acquis, ce qu’il y a lieu de faire, c’est une suspension momentanée, devenue impérieuse, du mot d’ordre de grève, en cours.
Aboubacar Soumah et son groupe, doivent y souscrire, c’est urgent, c’est nécessaire, c’est impérieux, c’est vital !
Républicains de tous bords, pensez-y, travaillez-y, la paix, la quiétude sociale et la concorde nationale, en dépendent !
Mohamed Lamine Bangoura
Activiste de la Paix