Le rapt s’est produit dimanche 04 mars dernier au centre-ville de Mamou. Mariama Sadio Barry, habitante du quartier Horé-Mamou, vendait des aubergines au marché Avaria, quand elle a été kidnappée par des inconnus. C’est dans la préfecture de Forécariah qu’elle réussira à s’échapper.
Joint au téléphone, la principale concernée est longuement revenue sur sa mésaventure.
«J’étais venue vendre des aubergines au marché Avaria. C’est au niveau de la station d’essence d’Avaria qu’une femme habillée en burqa est venue me dire qu’elle veut des aubergines. Nous avons discuté du prix, elle en a acheté pour une valeur de 400 000 francs guinéens. Dès qu’elle m’a remis l’argent, j’ai perdu conscience. Quand je me suis réveillée dans une voiture, je les ai entendus dire que nous sommes à Kindia. Une femme m’a donné un téléphone et m’a dit d’appeler un membre de ma famille et dire que j’ai été enlevée. J’ai appelé un de mes oncles, ensuite ils (les ravisseurs nldr) m’ont dit d’appeler une deuxième personne. J’ai appelé un de mes frères, je lui ai dit que j’ai été kidnappée. Après, ils ont retiré le téléphone et l’ont éteint. Il y avait dans le véhicule une fille et un petit garçon. Arrivés à Forécariah, ils nous ont fait rentrer dans une cour.
Quelques temps après, ils sont venus me chercher pour m’envoyer dans une chambre. Ils ont pris ensuite les deux autres et les ont envoyés. Quand ils sont partis, mon téléphone a sonné, heureusement ils l’avaient oublié auprès de moi. J’ai décroché, la personne au bout de fil m’a demandé de dire là où j’étais. J’ai répondu que j’étais dans une cour. Elle m’a demandé si mes ravisseurs sont à côté de moi j’ai dit non. Elle m’a dit de courir vite et sortir de la cour, c’est ce que j’ai fait», explique Mariama Sadio Barry.
« Un d’entre eux m’avait dit qu’ils allaient me libérer à condition que mes parents leur déposent une somme de 10 millions de francs guinéens. Lui et la femme qui était en burqa, parlaient le poular et les autres parlaient une langue forestière. Dans la chambre où ils ont tiré mon sang, il y avait des machines et des jambes de personnes imbibés de sang», a-t-elle ajouté.
Faut-il le rappeler que l’enlèvement de citoyens, accompagné d’une demande de rançon, est devenu très fréquent ces derniers temps en Guinée. Pourtant il n’y a pas longtemps, cet autre mode de banditisme était méconnu des Guinéens.
Alpha Mamoudou Barry, Mamou pour Mosaiqueguinee.com