Face à la crise politique qui s’enlise dans le pays, l’UGDD de feu Georges Gandhi Faraguet Tounkara se fait voix. Dans un entretien accordé à la rédaction de Mosaiqueguinee.com, le Secrétaire Général de cette formation politique se prononce sur cette crise et affiche la position de son parti. L’UGDD, explique Nestor Kagbadouno, reste un parti d’opposition qui a bien sa place sur l’échiquier politique guinéen.
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Mosaiqueguinee.com : il y a plusieurs semaines maintenant, l’opposition républicaine exige le réexamen des résultats des communales dans certaines circonscriptions. Quelles propositions de sortie de crise faites-vous ?
Nestor Kagbadouno : je vous remercie pour ce précieux moment que vous avez bien voulu m’accorder pour m’exprimer entre les lignes de votre organe de presse. Pour l’UGDD, la crise actuelle qui marque la vie politique guinéenne n’est pas un malentendu conjoncturel. Il s’agit d’un phénomène structurel lié au mauvais fonctionnement de nos institutions. Ainsi, nous pensons que la solution définitive de la présente crise réside dans l’organisation d’un dialogue franc et inclusif à l’issue duquel, des mécanismes concrets de refonte de l’institution électorale seront définis conformément aux termes des accords conclus. La publication des résultats supposés vrais ne nous épargnera pas de la survenance de ce même type de crise dans l’avenir.
Mosaiqueguinee.com : les femmes de cette opposition républicaine ont marché mercredi dernier pour demander justice pour les personnes tuées lors des manifestations politiques. Qu’en dites-vous ?
Nestor Kagbadouno : l’UGDD est un parti démocratique qui est fermement attaché à la consécration et à l’exercice des droits humains. Le droit de manifestation étant constitutionnellement garanti, on ne saurait priver les citoyens de son exercice. Que le Gouverneur veuille encadrer le déroulement de la marche mais qu’il ne l’interdise pas.
Mosaiqueguinee.com : le chef de l’Etat a promis de faire un nouveau gouvernement après avoir écouté la majorité silencieuse. Votre parti, accepterait-il de prendre part à un gouvernement d’union nationale ?
Nestor Kagbadouno : pour l’UGDD, la question de formation d’un nouveau gouvernement n’est pas le vrai problème qui se pose. S’attarder sur elle, constitue donc une désorientation du vrai débat qui doit être tenu afin de distraire l’opinion publique nationale. Le vrai problème devrait se poser en termes d’une refonte du système de gouvernance.
L’UGDD, en tant qu’une formation politique, a pour objectif de conquérir le pouvoir ou être associé à son exercice. Mais encore faut-il que cela se passe dans un environnement (système de gouvernance) compatible à sa conception de la gestion de la chose publique.
Mosaiqueguinee.com : quelle place pour l’UGDD sur l’échiquier politique national après les élections communales du 04 février ?
Nestor Kagbadouno : l’UGDD est une formation politique qui est habituée aux échéances électorales. Depuis l’élection législative de 2013, nous avons participé à toutes les élections organisées dans notre pays. Faut-il admettre que nous n’avons pas présenté des listes dans toutes circonscriptions électorales. Mais après la proclamation des résultats définitifs par la CENI, nous avons été, malgré les fraudes relevées à divers endroits, relativement satisfaits. Le déroulement des élections locales nous a donné des nouveaux enseignements dont nous nous servirons pour nous projeter vers l’avenir.
Mosaiqueguinee.com : l’UGDD fait partie de la sphère politique depuis des années. De quel bord politique est votre parti de nos jours ?
Nestor Kagbadouno : Idéologiquement, l’UGDD est un parti politique socio libéral. Notre combat est celui de l’instauration d’un système politique qui est basé sur une véritable démocratie libérale et qui intègre la satisfaction des besoins sociaux de la population dans sa première ligne de priorité.
En termes de position sur l’échiquier politique national, nous sommes un parti politique de l’opposition. A ce titre, nous critiquons et proposons des alternatives de mécanisme de gouvernance qui nous semblent être plus adéquates pour le progrès de notre nation.
Interview réalisée par Abdourahmane Diallo