C’est paradoxalement une traversée de désert pour les gérants de réceptifs hôteliers à Siguiri au vue de l’anarchie qui mine le secteur. Pourtant, sa population est estimée à plus de 500 mille habitants, soit la plus peuplée après Conakry, la capitale. Des domiciles privés, transformés en hôtels, motels ou bars foisonnent partout dans cette zone aurifère. Conséquence, une nette baisse de revenus chez les opérateurs agrées qui voient leurs clients hébergés dans des locaux inappropriés et qui constituent parfois des nids de bandits et de débauche comme l’explique Koumbassa Alpha Cheick, gérant de l’hôtel » Belvédère » sis au quartier Saint Alexis à l’extrême-nord de la commune urbaine.
« Depuis ce matin, nous n’avons reçu aucun client. Lorsqu’un client vient chez nous, il est tout de suite interpelé en cours de route par un gérant clandestin qui lui propose sa chambre contre un tarif largement inférieur au nôtre », s’indigne-t-il. Cette pratique suscite aussi colère et indignation du directeur préfectoral de l’hôtellerie, du tourisme et de l’artisanat qui a entrepris une vaste campagne de sensibilisation des acteurs à Siguiri centre et villages environnants contre ce fléau.
« Sur le terrain, le constat est préoccupant, il y a plein de concessions que certains citoyens ont érigées en hôtels avec tous les risques que cela comporte. Pour le moment, nous sensibilisons pour amener les usagers et les gérants de ces lieux à prendre conscience par rapport à cet état de fait », dit-il avant d’annoncer des mesures coercitives contre des contrevenants dans les prochains jours.
De Siguiri, Mamadi Cissé pour Mosaiqueguinee.com