La Guinée vient de prendre part avec brio au challenge trophée zone 2 en Mauritanie. Le Sily Junior de Handball a été finaliste alors qu’au niveau des cadets, les Guinéens ont remporté la coupe. Même si les athlètes n’ont pas encore perçu leurs perdiems, le président de la Fédération Guinéenne de Handball nourrit l’ambition d’aller plus loin en participant aux grandes compétitions qui s’annoncent déjà.
Dans une interview accordée vendredi à notre rédaction, Mamadouba Paye Camara revient sur le bilan de la participation guinéenne à ce tournoi, les perspectives, les relations avec le ministère des Sports et la lenteur souvent dommageable au niveau du département en charge des finances.
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Mosaiqueguinee.Com : quel sens donner à la performance de la Guinée à ce tournoi ?
Mamadouba Paye Camara : je pense d’abord que ce tournoi s’est très bien passé, la Guinée en est sortie par la plus grande porte. Parce que quand vous allez à une compétition, vous avez pour objectif de prendre le trophée. Et pendant ce tournoi, on était bien parti pour les deux trophées mais au finish, nous avons eu la coupe au niveau des cadets et au niveau des juniors nous avons perdu en finale.
La Guinée est bien partie pour se qualifier pendant les phases continentales du tournoi challenge 2 à la coupe du monde parce qu’une fois que les cadets sont qualifiés aux phases continentales du challenge trophée, dans ces phases finales, vous avez deux possibilités. Si vous êtes champions au niveau de la phase continentale, vous vous qualifiez au challenge mondial.
Si vous gagnez le challenge continental, vous avez la possibilité d’être qualifiés pour le championnat du monde cadets. Donc nos cadets, s’ils se battent, ils ont toutes les chances de se qualifier non seulement au niveau du championnat du monde cadets mais aussi au challenge mondial.
Au niveau des juniors, ce n’est qu’une partie remise, ils sont qualifiés pour la coupe d’Afrique des Nations juniors parce qu’ils ont été finalistes au niveau du challenge de zone.
Au mois de septembre, il y aura une compétition au Maroc, qui va regrouper les meilleures nations au niveau des cadets et juniors pour la coupe d’Afrique des nations cadets et juniors, qui est qualificatif au championnat du monde cadets et juniors. Cela aussi, il faut être parmi les trois premiers pour se qualifier à la coupe du monde. Donc si nous nous préparons très bien, nous avons la possibilité de nous qualifier dans les deux sens au niveau de la coupe du monde.
Si la Guinée remporte le challenge continental, elle va donner la possibilité au niveau de la coupe d’Afrique des Nations Cadets, d’avoir quatre nations au lieu de trois.
Votre fédération a-t-elle été accompagnée par l’Etat guinéen ?
C’est grâce à l’effort fourni par les athlètes, les techniciens et l’accompagnement de l’Etat. Parce qu’il a fallu que l’Etat aussi s’y mette pour que nos deux équipes puissent aller par vol. Beaucoup de pays passent par la voie terrestre mais l’Etat guinéen a accompagné la fédération guinéenne de Handball qui a pu faire voyager la délégation guinéenne.
Vos relations avec le ministère des Sports sont-elles bonnes ?
Entre le ministère des Sports et le Handball, honnêtement, les relations sont très bonnes. Au niveau des finances, ce n’est pas facile parce que les gens n’ont pas tendance à comprendre le fonctionnement de nos fédérations sportives. Au niveau du ministère des Finances, les gens se focalisent beaucoup sur le football alors qu’il y a d’autres disciplines.
Chaque fois que la fédération guinéenne de Handball envoie un document, il est traité avec diligence et transmis à la Primature et au ministère des Finances. C’est beaucoup plus au niveau des finances qu’il y a beaucoup de retard, il faut avoir le courage de le dire.
Est-ce qu’à date, les athlètes ont perçu leurs perdiems ?
Non, jusqu’à présent. Nous au niveau du handball, nous ne privilégions pas l’argent. On met à la tête des jeunes qu’ils jouent dans l’équipe nationale d’abord pour l’honneur de la patrie parce que le tricolore n’est pas fait pour tout le monde. Mais qui parle de sport et de résultat, parle de moyens. Donc quand les résultats sont là, il faut que l’accompagnement aussi soit là.
Par conséquent, le ministère des finances doit suivre la cadence du département des Sports. Il y a beaucoup de problèmes au niveau des Sports, ce n’est pas parce que le ministère des Sports ne fait pas son travail. Ils font leur travail, mais si les autres qui ont les finances ne les appuient pas, ne les aident pas, quand ça crie on dit que le ministère des Sports ne fait pas son travail.
Vous avez ramené des médailles au pays, est-ce qu’il y a une rencontre en perspective avec le Chef de l’Etat ?
Ce serait une immense joie pour nous d’être reçus par le Chef de l’Etat parce que ça motive davantage. On a été reçu par le ministre des Sports qui ne cesse de nous appeler, de nous féliciter. Lui et son cabinet, depuis qu’on est revenu, ils ne font que nous encourager. Si on est reçu par le premier magistrat du pays, ça galvanise, ça donne de l’espoir à ces jeunes et ça va aussi signifier qu’il est à l’écoute des autres disciplines. Que notre papa puisse appeler les handballeurs, les boxeurs pour leur dire aussi qu’on fait du bon travail pour le pays….
La suite de l’interview à suivre….
Thierno Amadou M’Bonet Camara