L’assistant du recteur Mamadi Gbéma Kaba a balayé du revers de la main toutes les accusations portées contre son recteur dans une interview qu’il a accordée ce mardi au correspondant régional de mosaiqueguinee.com
Le recteur de l’université de Kindia est accusé par les enseignants de mauvaise gestion et de ne pas prendre à bras le corps certains problèmes de son institution dont entre autres : l’arrêt du bus des étudiants, la non prise en charge des étudiants en cas de maladie, la mutation arbitraire et le limogeage de certains enseignants.
Selon Mamadi Gbéma Kaba, les enseignants qui protestent sont ceux qui sont mécontents de leurs mutations.
« Ce sont toujours les mêmes mots qui continuent, ce sont des mots de manipulation, des mots
classés dans le cadre de l’obtention de leurs intérêts égoïstes. Ceux qui disent ça aujourd’hui, sont des personnes qui, pour la plupart ne sont plus sur l’effectif de l’université de Kindia. Etant mécontents de leurs mutations qui ont été faites depuis le 17 octobre 2017 et signées par le ministre de l’enseignement supérieur, chose qui ne les a pas plu, ils tiennent mordicus à revenir à l’université. Par surprise, après la signature du protocole d’accord entre le syndicaliste Soumah et le gouvernement, ils ont reçu une copie de ce protocole. Il parait qu’il y a un point dans cet accord, le point 4 qui dit : ‘’ qu’il est demandé le retour de tous les enseignants mutés de façon arbitraire à cause du mouvement de grève’’ face à cela, nous leur avons répondu en ces termes : vous avez été mutés avant la grève du mouvement syndical donc votre problème n’est pas lié; ce n’est pas à cause d’un mouvement que vous avez été mutés. Enfin, on leur a dit que cette mutation a été signée par le ministre de l’enseignement supérieur. Si vous tenez à y revenir, il faut l’écrire pour qu’il fasse une note au recteur c’est aussi simple que ça », se défend-t-il.
S’agissant de l’arrêt du bus, notre interlocuteur explique : « depuis l’ouverture ce bus est aux arrêts, car il est en panne. C’est le système de freinage qui est gâté, d’ailleurs ce bus est vieux, il n’y a plus rien à faire, il faut le changer. Mais actuellement, on manque de
moyens. On attend que nous ayons les moyens. Même les étudiants sont au courant de ça, ils n’en parlent même pas. Ce sont eux qui font des cris pour inciter les étudiants», a-t-il précisé.
Sur la question de la prise en charge des étudiants, nous avons interrogé Balla Koivogui, médecin référent de l’hôpital régional de Kindia à l’université de Foulaya. Il dit reconnaît la prise en charge effective des étudiants, mais déplore le manque de médicaments dans son
infirmerie.
« Les étudiants ne sont pas contents de notre prestation, c’est ce qui fait qu’ils fréquentent moins l’infirmerie parce qu’il n’y a pas de médicaments. L’hôpital, ce sont les médicaments. Je vous dis même quand le recteur souffre du paludisme, je ne peux pas intervenir parce que je n’ai pas de médicaments contre le palu grave. Tout ce qui est médicament contre le palu grave est fini il y a longtemps. Cette insuffisance s’explique par le fait que la quantité demandée n’est pas arrivée », explique le médecin.
Pourtant nous avons appris que le recteur a investi 25 millions dans l’achat des médicaments est-ce que c’es vrai ?
« Moi je vois un pharmacien de Conakry, Dr Balla réceptionner les médicaments. On me donne un papier où c’est écrit 25 millions. C’est tout. Moi, si les médicaments ne font pas le travail auquel je m’attends, moi ce n’est pas le montant qui m’intéresse, c’est la santé des étudiants. La quantité des médicaments demandée doit me parvenir que ce soit à 20 millions ou 25 millions, moi ce n’est pas mon problème. Moi, c’est la quantité demandée qui m’intéresse. C’est ce qui fait qu’on manque toujours de médicaments. J’avais adressé un courrier au recteur pour lui signifier que je souhaiterais que le fonctionnement de l’infirmerie me revienne, mais mon memo est resté sans suite», nous a rapporté Balla Koivogui médecin référent de l’université de Kindia.
Si hier les cours avaient été perturbés, ils ont en revanche été suivis aujourd’hui par endroits dans certaines facultés, sous l’œil vigilant de la gendarmerie qui avait garé son pick-up près de l’université a-t-on constaté.
Siba Toupouvogui correspondant régional mosaiqueguinee.com