De quoi souffre ce pont du rond-point de Gbessia situé dans la commune de Matoto qui permet la traversée en hauteur aux piétons sur la 2×2 voies de Fidel Castro ?
Visiblement, le tablier de ce pont est de nos jours suffisamment dégradé de telle sorte que sa dalle est fissurée de tous les côtés. Parfois, l’on a même l’impression qu’elle se remue sous l’effet du poids du passage des piétons et des étalagistes qui y occupent le sommet. Cet état de fait est causé par le passage répété des camions chargés en hauteur qui le heurtent à plusieurs reprises. La façade de cet ouvrage qui n’a été construit que dans les années 2000 est aujourd’hui alarmante.
Reçu dans les locaux de Mosaïqueguinee, Balla Moussa Konaté, Ingénieur des ponts et chaussées qui s’était pourtant prononcé sur cet ouvrage auparavant, s’est prononcé à nouveau sur cette situation qu’il qualifie de défaut originel non détecté à temps.
« La circulation des véhicules automobiles sous les ponts routiers obéit à des hauteurs minimales normatives appelées tirant d’air. Celui-ci est respectivement de 4,30 m, de 4,50m et de 4,75m pour les routes courantes, pour les principales routes internationales et pour les autoroutes. Si la norme est respectée pour les autres ponts, sur la 2×2 voies Fidel Castro, ce n’est visiblement pas le cas au niveau de cet ouvrage en souffrance. Sinon, comment comprendre que les autres ouvrages en extrémité y compris ceux tout au long comme lui ne sont pas touchés par les mêmes charges », s’est-il interrogé.
Alors que nous apprenons qu’il y a eu plusieurs opérations consécutives de réparation du même type de dégradation provoquée par, il faut le rappeler le choc des camions chargés, la passerelle en question devient de plus en plus dangereuse dont les conséquences dramatiques risquent d’être sans délai.
L’ingénieur, Balla Moussa Konaté propose des pistes de solutions.
« Le défaut de la hauteur conforme de passage sous cette passerelle étant la cause principale de ces dégradations à répétition, toutes les solutions doivent tenir compte de ce qui suit :
- La première solution et la moins coûteuse en termes financier, consiste à réparer correctement les présentes dégradations faites sur les poutres du tablier de cet ouvrage.
- Deuxième, inscrire sous forme d’imposition, cette faible hauteur sur tous les autres ouvrages qui se trouvent sur l’ensemble du linéaire de la 2×2 voies Fidel Castro.
- Et enfin troisièmement, 1) – sensibiliser toutes les structures de transport en hauteur par rapport à cette recommandation. 2)- soit, décoiffer cet ouvrage de tout son tablier et le remplacer par un autre en béton armé ou en structure métallique qui respecterait le tirant d’air appliqué sur les autres ouvrages.
En tout état de cause, quel que soit la solution à adopter, si nous voulons que nos infrastructures routières ne nous mettent pas toujours dans la logique d’un pas en avant, un autre en arrière, nous techniciens, nous devons avoir un rôle majeur de veille avant, pendant et après les constructions. Les usagers de la route et tous les Guinéens, chacun en ce qui le concerne doit apprendre à se comporter bien envers nos routes et dans la circulation routière », a conseillé l’ingénieur.
A signaler que depuis 2013, Balla Moussa Konaté, parallèlement à ses activités d’ingénieur dans la profession libérale, communique et conseille par rapport à l’amélioration de la qualité des routes en Guinée, mais aussi à la lutte contre les accidents de la route.
Mamadou Sagnane