C’est sous les regards impuissants des désormais anciens occupants de la zone dénommée Petit lac, située dans le quartier Taouyah, commune de Ratoma, que leurs habitations et autres lieux de commerce ont été démolis ce mercredi par les services de la direction communale de l’urbanisme et de l’habitat de Ratoma.
C’était sous l’oeil vigilant du premier responsable de ladite direction, Saïdou Bangoura.
Interrogé, il donne les raisons, selon lui, de cette opération. «La zone qu’on a dégagée, c’est une réserve foncière de l’Etat qui a pensé à l’aménager en faisant d’elle un parc urbain où les gens viendront se recréer», justifie le directeur.
Fodé Momo Camara, était gérant d’un bar café. Selon lui, la croix qui avait été mise sur des endroits à démolir 72 heures avant, n’était pas portée sur son bar café. Il se dit donc surpris et se mue en avocat défenseur de ceux qui sont déguerpis pour dénoncer cette situation dont ils sont collectivement « victimes ».
«Sans avertir les gens, ils viennent nous déguerpir, sachant que les gens sont assis à la maison, sans rien faire parce qu’il n’ y a pas de travail. Toutes les personnes qui sont là, ont leurs enfants à l’école… ! Au lieu de venir nous dire nous allons vous offrir quelque chose, ils viennent nous décourager», réagit-il.
Moriba Doumbouya, vendeur de matériels de plomberie, pour sa part, dit avoir tout perdu et se demande comment faire. «Tout mon conteneur est parti en faillite, je ne sais pas maintenant comment je vais me retrouver avec ces pertes. Tout est perdu, ils ont tout raclé avec les machines. Pourtant, il fallait donner des préavis avant de déloger les gens», a déploré le vendeur.
Ce domaine, selon les informations données par la direction de l’Urbanisme et de l’Habitat de Ratoma, s’étend sur plus de 400 mètre carrés. Le Directeur communal de l’urbanisme a tenu à confier à notre reporter que dans les 48 heures, ses hommes vont mettre le cap sur la zone de Hamdallaye, pour démolir les habitations aux alentours de la célèbre décharge située dans ce quartier.
Alhassane Djigué