Au tout début du mois de ramadan, la pénurie d’eau dans certains quartiers se fait sentir, des femmes et jeunes du quartier s’entassent devant les points d’eaux pendant plusieurs heures pour remplir leurs bidons. Le mouvement commence le petit matin et se termine le soir, des pompes sont à sec et les populations s’en remettent au forage. Ici à Carrière, c’est toujours l’eau qui manque le plus et certaines femmes font des kilomètres pour aller à la quête de cette eau potable.
Assises sur des bidons d’eau, certaines femmes nous expliquent leur longue et douloureuse épreuve : « je quitte Carrière centre pour aller à Carrière cité, c’est très distant, mais c’est là que je trouve de l’eau pour mes bidons. Parfois, je trouve un grand monde, donc il faut patienter pour trouver de l’eau. Je viens avec mes enfants parce qu’il n’y a pas d’eau à la maison pendant ce mois de ramadan », raconte une femme qui requiert l’anonymat devant un forage dans le quartier.
Cette pénurie d’eau potable dans les robinets du quartier, suscite des indignations chez certains jeunes qui vivent avec des robinets, mais aucune goutte d’eau ne tombe. Et cette crise d’eau potable devient le bisness de quelques jeunes garçons. Encore plus, des familles sont obligées d’aller régulièrement à la quête de bidons d’eau de 20 litres vendus à 10 mille francs guinéens le prix unitaire.
« Tous les débuts de semaine, je paye au moins 7 bidons pour permettre à ma femme de faire la cuisine pour ce mois de ramadan, et parfois nous sommes obligés d’augmenter les bidons si elle doit faire le linge et autres travaux de ménage, parce que c’est le ramadan, les besoins augmentent toujours, donc c’est vraiment difficile », témoigne Ousmane Diallo, enseignant de son état.
Et d’ajouter quelques raisons qui seraient la cause de cette pénurie d’eau : « depuis que les agents de la SEG ont changé les tuyaux de canalisation ici à Carrière, on a commencé à constater ce manque d’eau dans nos robinets. Avant ce changement de tuyaux, on n’avait pas du tout ce problème », nous confie-t-il avec un air de déception.
Il faut ajouter que plusieurs citoyens font la débrouille au quotidien dans des files indiennes pour s’offrir de l’eau potable dans des forages à travers les quartiers. En attendant le retour de cette denrée dans les robinets secs, certains ménages se demandent à quel saint se vouer.
Saidou Barry