C’est ce mercredi, 18 juillet 2018, que le tribunal correctionnel de Kaloum devait se prononcer sur les exceptions soulevées par les avocats de Paul Moussa Diawara, ancien directeur général de l’OGP et les trois autres personnes poursuivies avec lui pour détournement de deniers publics et complicité. Mais à la surprise générale, dans une salle remplie de personnes qui ont bravé la pluie qui s’abat sur Conakrry ce matin, pour vivre ce procès historique, le juge a renvoyé le délibéré au 20 juillet.
Après l’audience de fixation de la caution, les débats sur la forme se sont poursuivis lors de la deuxième audience tenue mercredi dernier. A cette occasion, les avocats de la défense ont soulevé des exceptions. Ceux de Paul Moussa Diawara, se fondant sur des arguments juridiques, ont demandé au tribunal de se déclarer non compétent pour connaitre de cette affaire. Ceux de l’ancien Directeur de l’OGC, Sékou Camara, l’autre grand prévenu dans cette affaire, ont simplement demandé une disjonction des affaires pour pouvoir passer au fond.
Paul Moussa Diawara et Sékou Camara, qui dirigeaient respectivement l’Office Guinéen de Publicité (OGP) et l’Office Guinéen des Chargeurs (OGC), ainsi que leurs deux DAF, ont été démis de leurs fonctions avec fracas et poursuivis pour détournement de deniers publics et complicité.
A l’OGP, il s’agit de la faramineuse somme de 34 milliards de francs guinéens alors qu’à l’OGC, l’Etat tente de savoir la direction 25 milliards de francs guinéens.
« L’argent public doit brûler les mains de ceux qui le manient », avait réitéré le Premier ministre lors de la présentation de sa politique générale devant les députés, quelques jours seulement après le limogeage de ces deux directeurs. Suffisant pour comprendre la détermination jusque-là affichée, de l’Etat à faire de ce procès l’un des symboles de l’engagement de Kassory Fofana à lutter contre les détournements de derniers publics.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)