L’ancien ministre guinéen des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique vient de boucler une tournée de prise de contact avec les membres du ‘’ Mouvement Génération Débout’’. Une structure composée essentiellement de jeunes qu’il a créée et anime depuis son limogeage à son poste ministériel sous le régime Alpha Condé. Au terme de cette visite, Siaka Barry s’est prêté au micro de l’antenne régionale de Mosaiqueguinee.com à Kankan. Interview.
Mosaiqueguinee.com: peut-on savoir l’objet de votre présence ici, à Kankan ?
Siaka Barry: ma venue à Kankan s’inscrit dans le cadre de l’aboutissement d’une vaste tournée internationale que j’ai entreprise depuis le début du mois de juillet 2018, dans les pays européens avec pour point d’orgue, Paris, la capitale de la France.
J’ai eu à la transformer, par la suite, en une mini-tournée ouest-africaine dont le clou final à été la capitale malienne, étant donné que Bamako est très proche de la Haute-Guinée. Je ne peux pas rester au Mali, tout près, sans dire bonjour à mes nombreux sympathisants qui sont du coté de la Haute-Guinée, précisément de Kankan.
C’est pour cela, suite à l’appel de trois grosses antennes qui ont été récemment créées par ‘’le Mouvement Génération Debout ‘’ à Kankan, à savoir : les antennes de la gare, de Sènkéfra et de la briqueterie, je me suis rendu à Kankan pour que je puisse communier avec les nouveaux bureaux élus à la tête de ces antennes et animer trois meetings dans les trois quartiers. Meetings au cours desquels, nous avons véhiculé notre message d’unité nationale, de cohésion sociale, de paix mais aussi notre message de renouvellement générationnel qui est au cœur de notre combat en tant que ‘’Génération Debout’’.
Le gros suspens qui hante les esprits est de savoir si votre démarche ne vise-t-elle pas à créer un parti politique en lieu et place d’un mouvement de jeunes?
Oui, effectivement, comme on le dit, ‘’l’occasion fait le larron’’. L’occasion est aujourd’hui très bonne pour nous lancer dans la perspective de création d’un parti politique et cela ne vient pas de moi. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis mon limogeage du gouvernement, il a presqu’un an, nous avons pris du temps pour observer. On a pris du recul vis-à-vis des événements. On avait même pris du recul dans notre propre liberté d’expression. Nous n’avons même pas accordé d’interview aux médias et avons été simple observateur de la vie politique pendant un an.
Donc, nous pensons qu’un an, c’est suffisant pour se faire une idée de ce qu’on veut et de là où on veut aller. Donc, pendant cette année, nous avons consulté la jeunesse. Nous avons voulu savoir quelles étaient les orientations profondes que cette jeunesse était en train de nous dicter. Et aujourd’hui, croyez-moi, cette jeunesse veut changer le cours de l’histoire politique de la Guinée. Elle veut jouer son rôle, un rôle capital dans l’arène politique national. Cette jeunesse veut participer à la prise de décisions au niveau politique.
Or, de façon constitutionnelle, pour qu’on puisse participer à la prise de décisions au niveau politique dans notre pays, il faudrait quand même, s’inscrire dans une logique de parti politique parce que la seule structure politique reconnue par notre constitution, est le parti politique. Donc, pour ne pas rester en marge, nous avons écouté le coup de cœur de cette jeunesse. Très bientôt, je dis bien, très bientôt, nous allons mettre en place une structure politique. Ce n’est même pas un simple parti politique mais une coalition de partis politiques(…) parce que le seul argument juridique derrière lequel se cachent les autorités pour empêcher nos rassemblements, c’est de dire que ‘’oui, c’est un mouvement, ce n’est pas un parti politique’’. Maintenant, puisque tel est le cas, nous allons revenir avec un parti politique, voir ce que ça va donner.
Cette visite ouvre-t-elle de bonnes perspectives pour le rayonnement de votre mouvement ?
Comme vous avez pu le constater, cette jeunesse ne demande pas que le changement mais elle demande aussi une révolution véritable. Nous sommes aujourd’hui, le porte-flambeau de cette révolution. Cette jeunesse de Kankan est une jeunesse avant-gardiste, une jeunesse pionnière. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Depuis la révolution de feu Ahmed Sékou Touré, Kankan a été à la pointe des combats révolutionnaires. Vous l’avez vu à la gare, à Sènkefra et à la Briqueterie. Il y a une forte aspiration de la jeunesse au changement et à la révolution. Donc, le terrain est très propice aujourd’hui à l’émergence d’une nouvelle idée révolutionnaire d’une jeunesse responsable qui veut prendre son destin en main et qui veut aussi avoir son mot à dire dans l’édification d’une nouvelle mémoire ».
Propos recueillis et transcrits par Mamadi CISSE, depuis Kankan pour Mosaiqueguinee.com