Depuis la Belgique où il séjourne, Boubacar Siddighy Diallo, président du parti UMP, ancien conseiller national de la transition, lève un coin du voile sur les combines de l’UFDG et du pouvoir, avant de s’en faire largement écho de leurs conséquences.
Dans un entretien qu’il a accordé dimanche à notre rédaction, le jeune leader politique a abordé plusieurs sujets d’actualité : assainissement du fichier électoral, législatives prochaines, crise sociale consécutive à l’augmentation du prix du carburant à la pompe.
Lisez plutôt !
1-Comment avez-vous accueilli la nouvelle loi sur la CENI ?
La nouvelle loi sur la CENI est une entente illégale entre les vieux partis (RPG-UFDG) pour se partager des positions de privilège en vue de contrôler une institution constitutionnelle. Mais cette combine mènera à coup sûr à un blocage et à une crise politique évidente. Cette loi est inconstitutionnelle, en ce sens qu’elle est discriminatoire et taillée sur mesure.
Elle a violé toutes les procédures d’adoption de lois. Le secrétaire général de l’Assemblée qui, normalement, reçoit les projets de lois et les transmet au bureau de l’assemblée, n’a pas vu cette loi. Elle n’a pas fait l’objet de débats, selon nos informations. Et pire, certains critères exigés pour être membre de cette CENI, sont erronés.
2-Que pensez-vous de la tenue des prochaines législatives dans le délai ?
Pour que les élections législatives soient tenues dans les délais, il faudrait d’abord stopper cette nouvelle loi sur la CENI. Sinon, les problèmes de son installation, vont inéluctablement faire dépasser toutes les prévisions.
Et ça serait à la responsabilité partagée entre l’UFDG et le gouvernement. Ensuite, il faudrait que les députés comprennent qu’ils n’auront pas le droit de siéger une seule minute après la fin de leur mandat à zéro heure. Dès que le mandat d’une Institution prendra fin, elle devra être fermée jusqu’à une nouvelle élection.
Cela serait un signal fort pour dire au Président de la République, qu’à la fin de son mandat à zéro heure, il serait déclaré la vacance du pouvoir. Le président de l’Assemblée, va constitutionnellement assurer la transition et organiser des élections dans les délais que la Loi a déterminés. C’est ce que tous les partis politiques et citoyens patriotes, doivent imposer dès à présent.
3-Que pensez-vous du toilettage en vue du fichier électoral ?
En ce qui concerne le fichier électoral, il n’est pas sale pour qu’on procède à son toilettage. Il a été tripoté, donc on doit le refaire. Les méthodes sont simples et faciles et la technologie pour le faire, est disponible. Qu’on ne nous tympanise pas avec des paroles de con.
L’OIF, l’UE ou encore les NU, sont toutes coupables et comptables de la malhonnêteté de notre gouvernement. Ces institutions savent comment les systèmes fonctionnent en occident, pourquoi elles n’exigent pas les mêmes normes, si elles doivent s’impliquer à nous aider ?
Elles connaissent la vérité et la taisent. Nous ne devons pas compter sur elles ; elles ne se préoccupent que des intérêts des ressortissants occidentaux. Rien d’autre ! Notre développement ne viendra pas de l’aide de ceux-ci, mais de nos propres efforts. Alors nous ne devons compter que sur nous-même.
4- Votre avis sur la grève déclenchée par les syndicats suite à l’augmentation du prix du carburant à la pompe ?
Par rapport à la grève actuelle, je pense qu’il y a des choses qui relèvent des mathématiques. Si les syndicats ont toutes les informations sur les prix du baril au niveau international et tous les détails des charges de l’Etat, alors ils doivent être soutenus afin que les prix soient réajustés à des proportions normales. Je soutiens la cause pour autant qu’elle soit juste, légale et c’est une lutte pour la survie. Il aurait été plus responsable que les politiques s’en mêlent, car il y va de la survie de tous les guinéens, même de ceux de la mouvance, qui souffrent plus que tous d’ailleurs.
Interview réalisée par Saidou Barry