L’audience en appel contre le préfet de Labé, accusé d’abus d’autorité par un citoyen de la ville capitale du Foutah Djallon, s’est poursuivie ce jeudi, 19 juillet 2018, à la Cour d’appel de Conakry, sous la présidence du juge Fodé Bangoura.
Cette deuxième journée, a été marquée par des débats houleux entre la partie civile et la défense.
Au sortir de la salle, l’avocat du préfet, Me Boiro, au micro du reporter de Mosaiquegunee.com, s’est montré confiant par rapport au déroulement du dossier. Il estime avoir mis en difficulté la partie civile.
« A Labé, la partie civile s’est satisfaite de la décision, alors, moi j’ai développé les circonstances dans lesquelles cette affaire a été réglée en catimini, en bâclant tout parce qu’on cherchait le préfet et on l’a eu. Le but s’était de l’humilier (El hadj Safioulaye Bah, ndlr) et de le faire comparaitre à Labé. C’est pourquoi, la décision a été tellement mal faite que ça frise le ridicule à la cour d’appel », a lâché Me Boiro, l’avocat du préfet de Labé, qui, semble déjà crier victoire.
« Parmi les confrères qui étaient là à la première audience, aujourd’hui un seul a osé me tenir tête, parce que le droit n’est pas de leur côté en la forme comme au fond. Donc je suis à l’aise », soulève Me Boiro.
Et Me Alpha Ibrahima Barry, avocat de la partie civile, de contre-attaquer : « Ce qui se passe dans cette procédure, nous sommes 4 avocats, nous avons écrit à la Cour, …les autres confrères se sont attelés à autres choses, ne sachant pas que le renvoi n’a pas été accepté », justifie l’avocat d’El Hadj Garambé Diallo, qui a déploré ensuite la manière de procéder de la Cour.
« Toutes les questions ont porté que sur la propriété des lieux, cependant l’objet de notre citation directe, c’était pour un abus d’autorité, donc pratiquement, ils n’ont pas abordé la vraie question. M. Safioulaye qui se sent fort certainement avec fierté, a nié tout ce qu’il avait reconnu à Labé. Entre temps, j’ai demandé à ce qu’on accepte la comparution des témoins qui ont comparu à Labé mais la cour n’a pas accepté, je ne sais pour quelle raison. Ils ont voulu même nous amener à la plaidoirie directe, tout de suite même », fustige Me Alpha Ibrahima Barry.
Toutefois, l’avocat du préfet de Labé estime que ses adversaires ont voulu de ce report pour des motifs qui ne tiennent pas.
« C’est pourquoi, déclare-t-il, la cour n’a pas accepté et elle a renvoyé l’affaire à une semaine pour les plaidoiries, ça veut dire que la partie civile n’est toujours pas prête pour cette affaire, c’est eux qui ont voulu qu’elle soit renvoyée lors de la première audience aussi », réagit Me Boiro.
Tout de même, il garde espoir, parce qu’affirme-t-il, le président qui gère ce dossier pose des questions pour sa propre compréhension, et c’est ce qui est satisfaisant.
« Si le magistrat de Labé avait fait pareil, il n’aurait pas rendu une telle décision », a-t-il dit.
Me Alpha Ibrahima Barry, quant à lui, nourrit du désespoir avant même la fin de la procédure.
« A plus d’un titre, je suis déçu puisque nous ne sommes pas en course de vitesse et si elle (la Cour, ndlr), ne permet pas aux parties de se préparer conséquemment, je pense qu’elle va rendre une décision bâclée qui sera susceptible d’un recours en cassation », dit l’avocat d’El Hadj Garambé Diallo.
L’affaire est renvoyée pour le jeudi 26 juillet 2018.
Alhassane Djigué