Deux semaines après la relance officielle de l’exploitation de l’usine de Friguia, les travailleurs de la première unité d’alumine en terre africaine, semblent aujourd’hui désenchanter du modèle de gestion administrative et du système de sous-traitance en cours au sein de la raffinerie, depuis le mois de janvier 2017.
C’est du moins, le constat fait sur place par le correspondant préfectoral de Mosaiqueguinee.com.
Relancée le mercredi 20 juin dernier, l’usine de Fria, propriété exclusive du géant minier de l’Aluminium, Rusal, avait pourtant suscité beaucoup d’espoir autant chez les travailleurs qu’au sein des communautés à la base.
Seulement voilà, quelques jours les célébrations marquant cette relance, en présence du Chef de l’Etat, en personne, la joie et la ferveur, semblent avoir cédé le pas à la désillusion.
En effet, nombreux sont les travailleurs qui se plaignent du fonctionnement actuel de l’usine notamment à cause du gel des salaires qui continue malgré l’officialisation de la réouverture de la boîte.
« Nous nous attendions à mieux après les fastes de la cérémonie de lancement officiel des travaux d’exploitation de l’usine. Nos salaires, ne sont jusqu’à date, pas réactivés. Nous nous contentons de primes de réhabilitation qui tombent aux compte-goutte jusqu’à maintenant. Des assurances avaient pourtant été données par quelques cadres de l’usine, il y a plusieurs mois. Nous vivons un véritable calvaire. Pas de salaires, c’est comme si l’usine était toujours fermée », nous a confié, abattu un travailleur de la filtration rouge de l’usine ayant requis l’anonymat par précaution.
Par ailleurs, le système de sous-traitance, pourtant interdit et fustigé par le chef de l’État, en marge de la cérémonie de lancement des activités de production de l’usine, perdure de plus belle.
« La sous-traitance en cours dans l’usine, révolte tout le monde. Le chef de l’État avait été pourtant clair. Pas de sous-traitance ici. Mais, allez au sein de l’usine, vous verrez plusieurs dizaines de sociétés sous-traitantes qui ne payent qu’après deux, trois, quatre, dès fois jusqu’à cinq mois. Nous déplorons leur présence ici », dénonce, dépité, un travailleur du service labo.
A date, elles sont une trentaine d’entreprises sous-traitantes y évoluant, en plus de Seinta Prestation, l’Entreprise ayant raflé le contrat de réhabilitation et qui gérerait encore, selon nos sources, un effectif de 1.200 travailleurs qui ne bénéficieraient pas de leurs salaires normaux.
A cela, s’ajoute le cas des quatre cent (400) travailleurs embauchés non rappelés et celui d’une quarantaine de travailleurs blacklistés, notamment ceux du syndicat, au moment de la fermeture de l’usine, qui entendent prochainement se constituer partie civile, afin d’intenter une action judiciaire contre leur patron, Rusal.
Des heures supplémentaires non payées, des casse-croute octroyées uniquement aux posters contrairement au modus operandi et la surexploitation, sont autres difficultés rencontrées par les travailleurs de l’usine de Friguia.
Quant au personnel soignant de la Compagnie industrielle, il continue comme les ouvriers non rappelés, de se contenter, en lieu et place des salaires conventionnels, d’une assistance financière de l’ordre de 1.050.000 francs guinéens.
Question finalement, et si l’usine d’alumine de Friguia n’était pas totalement relancée ? Une interrogation, somme toute logique, que se posent ces travailleurs, visiblement condamnés, à ne plus se plaindre.
De Fria, Abdoulay GV pour Mosaiqueguinee.com
Pourtant il dit la vérité. Témoin des faits, je confirme qu’il raconte les faits tel que ça se passe. On a le devoir de défendre la légalité dans notre pays. Mais hélas certains de nos concitoyens sont toujours prêts camoufler les choses au nom de leurs intérêts égoïstes. Pauvre de nous…