Et nous voilà bientôt arrivés à l’épilogue de la coupe du monde russe. Déjà, l’équipe nationale russe discutera samedi un quart de finale de la plus importante manifestation footballistique. Il y a de quoi mettre du boum dans les cœurs des supporters russes.
Deux aspects dans cette coupe du monde ont séduit. Premièrement, c’est la mise en question de la suprématie des grandes nations de foot et l’affirmation de nouvelles équipes. C’est l’exemple de l’inédite performance de l’équipe nationale de Russie.
Considérée comme « la plus nulle » des 32 prenant part à la campagne, elle déjoue au même titre que les « Diables Rouges » de la Belgique les pronostics des commentateurs du sport roi.
La Sbornaïa va jouer samedi une partie de quart de finale de la prestigieuse coupe. A part le mirobolant transfert du camerounais Samuel Eto’o le 19 Août 2011 dans le club russe du FK Anji Makhatchkala pour 27 millions d’euros, fortement relayé dans les colonnes de journaux ou les rares fois, c’est quand des clubs russes jouent les compétitions européennes.
D’ailleurs, c’est quasiment des africains et de rares footballeurs d’Asie du sud et du sud-est qui y jouent. Ou encore, ces oligarques russes qui tiennent des clubs européens, même s’ils semblent perdre la partie ces dernières années contre des milliardaires de la péninsule du golf. Sinon à part cela, à chaque fois que des médias européens traitent de ce pays, c’est plutôt de la farce et de la démesure contre démocratique de Poutine qui se lisent, ou encore ses folies expansionnistes.
Le deuxième aspect, est indubitablement la réussite que les russes font montre depuis le début de cette coupe. Aucune fausse note ! Les autorités sont en passe de gagner sur un terrain où personne ne les attendait : la parfaite et l’impeccable organisation, aucun bobo ! Même pas de la part des « fous hooligans » tellement le dispositif fonctionne à merveille. Des mesures essentiellement basées sur la sensibilisation, comme la mise à disposition de « passeports supporters » permettant de tracer son détenteur. On nous apprend par contre, que la plupart d’entre eux ont été menacés de perdre leur travail et leurs familles mises en garde en cas d’impairs. C’est aussi cela Poutine, « les méthodes fortes ».
Plus intéressant, c’est le déploiement sécuritaire sur les sites, l’aéroport et les lieux sensibles. C’est en rester coi de constater qu’aucune alerte d’attentat n’a encore été signalé, alors que les craintes des spécialistes, après l’attentat dans le métro de Saint-Pétersbourg en 2017, portaient sur les risques d’actes terroristes. Le pays est dans le collimateur de Daesh relativement à son engagement prononcé près des autorités Syriennes. On aperçoit dans les tribunes ou dans les directs, des supporters russes follement fiers comme pour exprimer tout leur contentement, leur reconnaissance au despote du Kremlin. Que dire de la présentation des gens de médias russes de Poutine jouant au ballon avec des bambins. La mise en scène est si bien travaillée que la théâtralité fait tout son bel effet.
En réalité, tout est savamment monté et réfléchi pour mettre en vedette une seule personne, Vladimir Poutine. Exit la culturalité et l’aspect ludique du football, il s’agit là, en fait, pour Poutine de surfer sur les dividendes d’une « diplomatie sportive » dont le seul objectif est d’opposer à la communauté internationale, une image de Poutine et de sa Russie autre que celle diffusée dans les médias occidentaux. Le sport n’est plus un enjeu symbolique marginal, il est de nos jours un chantre du « soft power ».
Kabinet Fofana