Après la consternation née suite à l’échec cuisant que la région administrative de Mamou, a enregistré cette année au Baccalauréat 2018, l’heure est au diagnostic du problème, en vue de déceler les causes de cet échec répétitif.
Responsables éducatifs, enseignants et anciens proviseurs de lycées, chacun tente d’expliquer tant bien que mal, les causes de cette débâcle.
Dans toute la préfecture Mamou, c’est 122 candidats seulement qui ont pu avoir la moyenne sur 1.074 qui ont composé, faisant un taux de réussite de 11,36%.
Boubacar Biro Cissoko, chargé de cours d’économie, niveau terminale au sein du plus grand lycée de la région, le lycée El Aboubacar Doukouré, pointe du doigt l’insouciance des élèves et l’indulgence de certains encadreurs.
« Pratiquement, tous les élèves vont à l’école avec des téléphones. Et avec ces effectifs pléthoriques, quand le professeur est au tableau, eux (les élèves ndlr), ils profitent pour se connecter. Il y a des entrées et des sorties intempestives, parce qu’il faut se le dire, il y a certains professeurs aussi qui sont trop indulgents », estime cet enseignant.
Alpha Oumar Barry, communément appelé « JULES BARRY », ancien proviseur du lycée Doukouré, évoque des raisons lointaines pour expliquer cet échec.
« Dans le passé, le professeur faisait l’objet d’une inspection quatre fois dans l’année… D’abord, au niveau de l’école, ensuite par la DPE, l’IRE, et aussi au niveau national. Des équipes d’inspection venaient de Conakry sans même avertir pour non seulement contrôler les chefs d’établissements, mais aussi voir les professeurs en situation de classe. Cela permettait aux enseignants d’être toujours à jour. Mais malheureusement, cette méthode n’existe plus », regrette celui qui a été proviseur du lycée Doukouré pendant 20 ans.
Sur les sept régions administratives du pays, Mamou se retrouve à la dernière place avec 265 admis sur 1.898 candidats ayant composé tous profils confondus, soit un taux de réussite de 13,96%.
Réagissant pour la première fois depuis la publication de ces résultats, le premier responsable de l’éducation de Mamou, évoque les causes de cet échec.
« Les premières causes, c’est que l’enseignement n’est pas pris au sérieux par les enseignants eux-mêmes… la deuxième cause, est que les parents ne suivent plus les enfants. La grève des enseignants est aussi un facteur qui a agi négativement sur le taux de réussite à Mamou », accuse Kerfala Mansaré.
Avec ces échecs répétitifs enregistrés ces dernières années lors des examens nationaux à Mamou, des mesures drastiques doivent vite être prises pour essayer de changer la donne.
Alpha Mamoudou BARRY, Correspondant régionale de Mosaiqueguinee.com.