Créée en août 2015, par le Président Alpha Condé en partenariat avec une banque de la place, en vue d’aider les femmes à s’émanciper, la Mutuelle Financière des Femmes Africaine (MUFFA) de Guéckédou, a du mal à fonctionner.
C’est du moins ce qui nous a été expliqué ce mardi 3 juillet par la présidente de la dite Muffa en séjour à Conakry. Elle accuse particulièrement l’ex-ministre du Commerce Marc Yombouno d’être à la base du «sabotage» de cette initiative présidentielle visant à sortir des femmes de cette préfecture de la pauvreté.
Selon Thérèse Millimono, lors de l’installation de cette Mutuelle, la banque avait promis un prêt d’un milliard de nos francs mais seulement cent millions ont été virés.
«Après la signature pour la somme d’un milliard par la banque, avec le sabotage de Marc Yombouno, elle n’a pu libérer que cent millions pour toute la préfecture de Gueckédou avec six cent vingt cinq mutuallistes y compris les neuf communes rurales. Une mutualiste ne devait avoir que cent soixante mille francs. Alors qu’elles avaient adhéré avec une somme de deux cent mille. Toutes les femmes de la région attendaient impatiemment mais avec la somme que nous avons reçue, même celles qui voulaient adhérer ont reculé et celles qui avaient déjà adhéré ont réclamé leurs frais d’adhésion qui avaient déjà été utilisés pour la rénovation de notre siège. Et cela a créé un manque de confiance entre nous», explique Thérèse Millimono.
Poursuivant son intervention, elle accuse l’ancien ministre du Commerce, Marc Yombouno, d’avoir créé en 2016 une Muffa parallèle dénommée « Diompilo ». Celle-ci est basée à Conakry. C’est d’ailleurs ce qui aurait fait que la MUFFA de Guéckédou n’a reçu presqu’aucun financement.
«Cette MUFFA « Diompilo » a été créée sans que nous ne soyons informées de son existence. Nous avons constaté qu’aucune préfecture n’a deux Mutuelles. Et depuis la création de cette MUFFA par Marc Yombouno, parrain de la préfecture de Guéckédou, l’avenir de celle de Guéckédou a commencé à s’assombrir. Depuis 2015, date de création de la MUFFA, nous n’avons fait aucune activité», dénonce Thérèse Millimono.
Elle déclare aussi avoir mené des démarches jusque-là infructueuses auprès du chef de l’Etat.
« Lors de l’inauguration des MUFFA de Zali et Macenta, le directeur de ces microfinances était venu dire aux femmes de Guéckédou qu’il nous avait envoyé un milliard et que le président aussi a donné cinq cents millions pour nous et cinq cents millions pour la MCD. Mais le même ministre Marc Yombouno, qui était là-bas, a insisté pour qu’il y ait une élection du bureau avant de nous remettre de l’argent. L’élection a été faite, le bureau a été reconduit, mais il voulait que sa belle mère et sa soeur dirigent le bureau », déplore Thérèse Millimono.
La présidente de la MUFFA de Guéckédou demande à Marc Yombouno de se retirer de leurs affaires, et de supprimer la MUFFA relai Diompilo de Conakry.
S’il ne peut pas nous appuyer, conclut-elle, et contribuer à notre développement, qu’il nous laisse nous débrouiller au lieu de nous diviser.
Aissata Barry