Poursuivi pour détournement de deniers publics et complicité, Paul Moussa Diawara, ancien DG de l’OGP et son ancien comptable, ont comparu ce mercredi, 25 juillet 2018 devant le tribunal de première instance de Kaloum.
Au cours des débats du jour, qui ont principalement porté sur un montant de 14 milliards GNF représentant des redevances et taxes recouvrées auprès des sociétés de téléphonie mobile, seul Paul Moussa a été entendu.
Mais tout d’abord, les avocats de la défense, rejettent catégoriquement le rapport d’audit dressé par le cabinet Magassouba, incriminant leur client.
« Pour ce qui est des débats d’aujourd’hui, tout le monde a constaté que tout a tourné autour d’un rapport d’expertise venant d’un certain Kaïn Magassouba expert-comptable. Mais la question qui se pose, est-ce que cet expert avait la qualité pour faire un quelconque audit de cette société dès lors qu’au regard même des statuts de la société, il y a des commissaires au compte qui sont chargés de veiller au fonctionnement et à la gestion de la société ? Nous avons constaté que cet expert n’a pratiquement bénéficié d’aucun acte de nomination. Il semble même qu’il aurait été nommé verbalement. Qui a procédé à cette nomination même verbale, on ne le sait pas ? Nous en concluons qu’il s’agit d’une personne qui a certainement été nommée par copinage pour venir dresser n’importe quel rapport qui a servi pour la saisine du tribunal. Nous n’accordons aucun crédit au rapport qui a été déposé par monsieur Kaïn Magassouba pour plusieurs raisons :
– Premièrement, nous ne savons pas qui l’a désigné et comment ;
– Deuxièmement, ce n’est pas à un expert-comptable extérieur à la société de procéder à un tel type d’audit », a déclaré Me Mohamed Traoré, avocat de la défense.
Pour Me Lanciné Sylla, avocat de la partie civile, sur les 14 milliards GNF représentant des redevances et taxes recouvrées auprès des sociétés de téléphonie mobile, seulement 600 millions GNF, ont été reversés sur le compte de l’OGP. La destination du reste, inconnue.
Dans la justification de ces montants, les arguments présentés, étaient incohérents, selon les avocats de la partie civile.
Pour des fins de voyages, de formation à l’étranger, un montant de plus de 17 milliards, a été annoncé. Sur cette question, Me Sylla estime que ces voyages n’ont nullement existé car aucune preuve convaincante, n’a été apportée.
La suite de l’affaire, a été renvoyée pour le lundi 30 juillet 2018.
Ce jour, le tribunal pourrait réponde à la demande de comparution de plusieurs personnes dont Bantama Sow et Hadja Odia Sidibé, directrice générale adjointe de l’OGP.
Mamadou Sagnane